Comment concrétiser le projet d’Hyperloop quasiment sans salariés ?


Dirk Ahlborn est le dirigeant de HTT, une startup crée pour réaliser et commercialiser l’Hyperloop, un mode de transport révolutionnaire sous licence d’Elon Musk. Pour ceux qui n’en auraient pas entendu parler, il s’agit de déplacer des capsules à grande vitesse dans un tube pressurisé.

Un financement participatif

Dirk Ahlborn utilise la plateforme de financement participatif jumpstartfund non seulement pour récolter des fonds, mais aussi de la main d’œuvre. Toute personne intéressée à contribuer au projet durant son temps libre peut se connecter à la plateforme et prétendre en contrepartie à des actions.

Une transparence d’emploi

Des ingénieurs de Boeing, la Nasa ou Airbus contribuent actuellement au projet, à raison d’un minimum requis de 10 heures hebdomadaires. Leurs employeurs principaux sont informés de cette démarche et certains signent un accord avec HTT.

Disposer des meilleurs… sans embauche !

Cette approche permet à HTT de bénéficier de volontaires parmi les ingénieurs les plus motivés et les plus expérimentés autour du monde… sans avoir à les embaucher ! 450 personnes travaillent ainsi sur le projet, dont 4 seulement disposent d’un contrat de travail traditionnel. Ces contributeurs sont basés aux Etats-Unis, en Chine, en Australie, en Europe, en Inde… il s’agit d’ingénieurs, mais également de spécialistes de finance ou de communication, indispensables pour que le projet soit un succès commercial. Ils travaillent de façon autonome ou en petits groupes, sur des durées limitées et des problèmes précis à résoudre pour réaliser le projet. Parfois, deux équipes travaillent en parallèle sur le même sujet afin de comparer leurs propositions de solution. Dans ce mode de fonctionnement, le principal challenge, au-delà de la technique, est d’assurer le bon flux d’information entre les différents groupes de travail.

Des limites traditionnelles remises en cause

Ce type d’organisation, favorisé par la digitalisation du monde du travail, bouscule le fonctionnement traditionnel de nos entreprises, construits encore essentiellement autour du salariat, du contrat à durée indéterminé et de l’unicité d’employeur. Il interroge, tout comme le développement de l’auto-entreprenariat, les fondements mêmes de la relation de travail établis depuis l’ère du capitalisme industriel. Cela ouvre le champ à de nouvelles possibilités de coopération, affranchies des frontières géographiques et organisationnelles, et remet en question ce qu’est « faire partie d’une entreprise ». Reste à savoir quelles en sont les contreparties en matière de protection des travailleurs et de la propriété intellectuelle.

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