...nous ne le savions pas.

Maximiser la productivité

Maximiser la productivité! Laquelle? Celle du lien social, de la coopération dans l'entreprise, des synergies d'équipe, du "parlons vrai"?

Dans un documentaire de Klaus Martens diffusé en septembre2016 sur Arte, (https://www.youtube-nocookie.com/embed/WT56NIoJO90?), on voit un homme d'affaires chinois en visite à un salon dédié aux nouveautés du numérique, demander sans mollir aux spécialistes de la question présents, de remplacer 300 000 des 400 000 employés que compte son entreprise, par des robots.

Quelques analystes prévoient dans les prochaines années, notamment chez notre voisin allemand, que 18 millions de personnes y perdront leur emploi. La probabilité est de 89 % parmi certaines professions, notamment, les bibliothécaires,

caristes, caissiers; les métiers les moins qualifiés sont en première ligne. Ce phénomène serait la résultante de la quatrième révolution industrielle, l'industrie dite 4.0, celle de l'automatisation, du numérique, des objets connectés, des robots de plus en plus perfectionnés, communiquants, voire humanoïdes. Elle est annoncée par ses promoteurs comme inéluctable, pire, souhaitable, question de survie. Oui, mais de qui? La vôtre? Pas si sûr.

De nombreuses questions

Ces réjouissantes perspectives soulèvent de nombreuses questions. Parmi celles qui me viennent à l'esprit je n'en relèverai que quelques unes, mais de taille XXXXL:

vu l'accélération exponentielle des progrès appliqués aux perfectionnements des robots, nous ne pourrons y calquer une courbe de la formation à de nouveaux métiers pour les personnes dont les emplois auront été détruits. A supposer que l'on puisse, avec ces 18 millions de personnes, créer l'équivalent en métiers à forte valeur ajoutée, (ce qui présuppose que tout le monde en ait la capacité ou l'envie!), il y aura toujours un écart dû au temps nécessaire pour les former. Pendant ce temps là, les robots, eux, en seront déjà à la révolution 6. 0, celle où ils auront viré tous les humains du monde du travail. On peut déjà l'observer lorsque des ordinateurs surpuissants engagent des sommes sidérantes à la vitesse d'une nanoseconde pour le compte de leurs mandants sur les marchés boursiers. Ou encore, quand des algorithmes remplacent le travail des journalistes, car ils sont d'ores et déjà susceptibles de "créer" des articles de presse à partir de données ou de dépêches d'agences. (ex du Monde.fr qui a fait écrire des textes de cette façon en 2015).

Des solutions ?

Parmi les solutions envisagées pour réduire les impacts de l'industrie 4.0 sur l'emploi, Il est donc question de mettre au point un revenu minimum pour tous.

Ben, oui, il faudra bien que les gens au chômage puissent continuer à les acheter ces produits et services proposés par les robots et leurs géniaux concepteurs! Si l'on affecte 800 euros (KOLOSSAL pouvoir d'achat!) à chaque citoyen allemand par exemple, cela représenterait, une somme totale de 64 milliards d'euros. Le budget annuel de l'état d'outre-Rhin avoisinant les 325 Milliards d'euros, nous approchons donc 20% de ce même budget. Une paille ! grosse comme une poutre, que les politiques ne sont pas encore prêts à mâchouiller sans adjuvants.

On le comprend bien à partir des notions précédentes, l'industrie 4.0 soulève plus de questions que de réponses, nombreuses loin d'être réglées.

J'invite le lecteur à se replonger dans le livre d'Henri Vincenot "La Billebaude" qui décrit l'arrivée des premières moissonneuses batteuses dans les années 1920 sur le terroir de Bourgogne. Chaque apparition de ces véhicules du progrès en marche, émiettait par la force des choses, des liens sociaux tissés de longue date, en obligeant 7 ouvriers agricoles à quitter leur berceau natal pour chercher du travail à la ville.

En tant que coach, j'inviterais volontiers les robots à batifoler entre eux car ils ne semblent pas souhaiter être convoqués au "Vivre ensemble". Pendant ce temps, des cohortes de personnes bannies du champ de l'emploi créeront, elles, un monde où l'humain aura un droit de cité indéfectible. C'est l'espoir que je porte et un des sens profonds de ma vie.


Ce texte a déjà été publié ici : http://www.admissions.fr/expertheque/productivite-travail/

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