Vous redoutez de le croiser.

Il plombe l'ambiance... complique votre vie... perturbe le travail d'équipe...

Le pessimiste.

Le « casse-moral».

Face à un voisin pénible, on peut toujours changer de trottoir.

Au sein de l'entreprise, il n'y a pas d'échappatoire !

(Et parfois, à la maison non plus !)

« Votre » pessimiste est là. Et bien là !

Il va falloir faire avec … et même... soyons fous … tirer parti de sa présence !!

Parce que ce pessimiste n'a pas que des mauvais côtés. Il peut même vous être diablement utile !

Voici mes propositions pour inverser la situation :

Qualité Philtre : Ce n'est pas la peine d'en rajouter !

Oui, la situation est difficile à vivre.

Mais ça ne sert à rien d'empiler du négatif sur le négatif. D'additionner du malaise au malaise.

Abandonnez, les : «Il ne devrait pas dire ça» ou «Mais quel boulet !», « Si seulement il pouvait démissionner».

Votre dialogue intérieur, vos jugements, vos résistances aggravent la situation.

Et même si vous ne dites rien, tout votre corps exprime votre agacement ou votre lassitude.

«Il» le sent. Votre équipe le sent.

Et cela vous empêche de faire le pas de côté qui permettrait de résoudre le problème.

Votre bonhomme est comme ça.

C'est votre réalité.

Et nous allons la prendre à bras le corps.

Enlever l'étiquette avant lavage !

Plus ou moins consciemment, vous lui avez collé une étiquette.

Vous l'avez mis dans une catégorie.
Vous l'avez classé. Catalogué.

Et ce n'est sans doute pas en sa faveur !

Ça vous aide ? Non, bien entendu !

Ça vous enferme.

Classer l'humain, c'est lui voler sa liberté. Sa liberté d'être.

C'est enlever sa nuance, sa complexité.

Et c'est rater par avance les occasions de voir son vrai visage.

L'étiquette devient croyance.

Arrachez-moi ça !

Ne pensez-plus à lui en ces termes ! Sortez de ces ruminations ! Sortez du Hamster-Mental !

Utilisez désormais son prénom. Point.

Rien d'autre.

Et revenez aux faits.

Aujourd'hui, nous l'appellerons «John Doe», votre inconnu.

Au fait, c'est quoi le problème ?

Revenons au quotidien, au concret.

En quoi votre «John Doe» vous pose-t-il problème ? Des paroles ? Des actes ? Des attitudes ?

Que dit-il ? Que fait-il ?

Ecrivez des exemples, étayez vos observations...

A quel moment ? Sur quel sujet ?

Est-il comme ça pour tout et tout le temps ? Ou seulement dans certaines circonstances ?

Quelles en sont les conséquences ?

Et en quoi est-ce un problème pour vous ?

Etes-vous gêné dans vos émotions, dans vos actions … ?

Votre équipe est-elle gênée et comment ?

Etes-vous certain de votre interprétation ? Interrogez-vous votre vision de la situation ?

Avez-vous pris des avis autour de vous ?

Si «John Doe» modifiait son comportement, ça changerait quoi pour vous ?

Que voulez-vous obtenir ?

Son silence, son engagement dans l'action, son soutien ... ? Quoi précisément ?

Et pour quoi faire ?

L'effet «Je vous ai compris ! »

Votre «John Doe» répète toujours la même chose ? Il râle ? Il objecte ? Il freine ?

Peut-être ne se sent-il tout simplement pas entendu !

Peut-être ne se sent-il pas pris en compte !

Avez-vous déjà vu un enfant tirer sur la manche de sa mère et hurlant « Maman !!!!», sur un ton geignard ???

Tant et plus … jusqu'à sa mère lui dise « Oui chéri, je t'écoute »

Vous visualisez la scène ?

Toute proportion gardée, c'est un peu ça !

«John Doe» voit un danger.

Il a l'impression qu'on fonce dedans … en klaxonnant !

Il essaie d'avertir !

Et personne ne l'écoute !

Il se voit en lanceur d'alerte, en gyrophare, en canari ….

Vous le voyez (un peu quand même) en emm..., en râleur, en empêcheur d'avancer tranquille...

Et si la vérité était entre les deux ?

Je vous propose de l'écouter. Pour de bon.

En tant que manager, c'est aussi votre rôle.

Faire silence. Vous taire.

Avec juste quelques reformulations, ici et là. Pour montrer votre intérêt, votre attention.

Sortir de la réaction. Sortir de l'émotion.

Pas de jugement. Pas d'évaluation. Pas de conseils. Pas d'interprétation. Pas d'humour. Pas d'évitement.

C'est un temps pour lui.

Laissez de la place à son vécu, à son ressenti, à sa réalité, à ses arguments …

L'écoute, c'est la potion magique !

Une âme errante, c'est une âme qui n'a pas été écoutée.

Votre «John Doe» devient un peu moins ... inconnu.

Vous commencez à le comprendre.

Chouette !

Déjà la tension se dénoue.

Quelles informations vous donne-t-il ?

Sur lui, sur la situation, sur l'organisation … sur vous !

Quels enseignements pouvez-vous en tirer ?

Pouvez-vous analyser cela la tête froide ?

Trier le bon grain de l'ivraie ?

Et orienter votre action ?

Comme le suggère le dicton « Votre adversaire est votre meilleur enseignant »

Comme il a beaucoup lutté, il devrait beaucoup enseigner !

« Et maintenant que vais-je faire » ?

Il doute de lui ? De vous ? De l'entreprise ? Des autres collaborateurs ? Du contexte ?

Rappelez-lui ses expériences de succès. Ses compétences.

Mettez en valeur vos capacités et vos énergies...

Sortez des généralités et amenez-le vers une vision plus nuancée de la situation.

Mettez en place une «auto-histoire», à la fois positive et constructive.

Redonnez du sens au mouvement collectif.

« A quoi ça sert tout ça ? »

« Et moi, à quoi je sers ici ? »

L’air de rien ... ce sont des questions qui nous traversent tous un jour ou l’autre…

Et puis, si besoin, faites la paix avec le passé... il y a peut-être des fantômes dans les placards qui méritent des excuses.

Et surtout : soyez sincère !

Puis impliquez-le dans la suite du processus !

Examinez avec lui les obstacles. Demandez-lui son avis. Et tenez-en compte.

Vous devez sortir de cet entretien avec un plan d'action détaillé et «jouable» qui va lui permettre de prendre ou reprendre le chemin du «faire».

Nous avons tous besoin d'avoir du contrôle sur nos vies.

Il a ce besoin.

Vous l'avez aussi.

Il est fort ce John !!

Votre collaborateur a des forces, il a des signatures de personnalité.

Une force-signature, c'est une manière spontanée de se comporter, de penser et de «vibrer» qui apporte un sentiment de satisfaction et d'authenticité. Elle permet le fonctionnement optimal des individus.

Il y a trois critères pour les reconnaître : elles sont naturelles, elles conduisent à une haute performance (succès, facilité, apprentissage rapide) et elles «énergisent» (vitalité, enthousiasme, engagement).

Connaissez-vous les forces de votre collaborateur ?

Pour trouver ces forces, un simple angle de question pour commencer :

« A quels moments ai-je vu John Doe apporter des contributions positives à l'entreprise ?

A quels moments est-il à son meilleur ?

Qu'a t-il fait dans ces moments ? »

Si vous séchez pour trouver des réponses, interrogez ses collègues.

Quand vous aurez trouvé les 5 signatures dominantes de ce collaborateur, réfléchissez à une manière de lui permettre de les utiliser davantage. C'est la meilleure façon de lui apporter du bien-être au travail et de le remettre dans une démarche positive.

Vous pouvez répéter la question ?

Le titre de cet article est « Comment gérer un pessimiste ? »

J'ai envie d'oublier cette distinction Optimiste / Pessimiste. De la dépasser.

En fait, la vraie question est :

« Comment je nous donne un avenir ? »

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