C’est le grand mot à la mode : transformer. Le monde de l’entreprise évolue constamment et tout va toujours plus vite. Le digital, les nouvelles formes de travail (le télétravail par exemple), des nouveaux modes de management, l’arrivée de nouvelles générations aux codes et aux attentes différents (génération Y, Z ...). Il est donc temps pour les entreprises à la traîne de d’évoluer, de s’adapter donc de se transformer. Pour se projeter dans le futur tout simplement. Un futur qui se doit de remettre l’humain au cœur des discussions. Une mission compliquée pour les managers qui doivent aussi placer les émotions comme élément moteur dans leurs prises de décisions et dans leur façon de manager.

Comprendre les émotions

Si les transformations peuvent être digitales, managériales ou organisationnelles, les entreprises doivent aussi replacer l’humain au centre de leur réflexion. Et ce, dès la phase de recrutement, mais aussi pour ce qui est de l’intégration à l’équipe, de la collaboration qui va en découler. Bref, de la vie en entreprise. Comprendre que les personnes recrutées ou intégrées ne sont pas seulement des intitulés de poste, mais bien des êtres humains. Des individus qui ont des émotions. Dans les transformations qui impactent les entreprises, il y a notamment l’intelligence émotionnelle qui devient de plus en plus prégnant dans les modes de fonctionnement. Et plus précisément pour les managers. « Il faut ressentir une émotion pour pouvoir décider » explique Christophe Haag, professeur à emlyon business school. Avant d’ajouter. « Le job des managers est de manager donc mieux vaut être au contact des émotions pour prendre des décisions. » Et la première des décisions est de recruter, ou non, un individu.

Chacun est unique

Il est important pour les managers ou pour une entreprise de comprendre qui sont les personnes qui postulent. De réellement tenter de les connaître. Pas seulement à travers un CV. Chacun est unique, avec des envies et des attentes différentes. Les motivations et les comportements de chacun sont liés à des émotions. Il faut donc essayer de comprendre comment un futur salarié va évoluer dans son environnement de travail, comment il va interagir avec les autres, comment se comporte-t-il, par quoi est-il motivé. Des questions importantes à se poser dès le début de la collaboration. S’intéresser à ce que sont vraiment les collaborateurs permet de savoir ce qui les met en zone de confort ou d’inconfort, ce qui peut leur plaire et les motiver. « Les personnes qui tiennent plus comptent des émotions ont plus d’informations et, si en plus elles savent bien les gérer, se mettent moins en danger, performent mieux que la moyenne. Elles sont plus adaptables que les autres » expliquent Christophe Haag.

Penser au bien-être

S’adapter, c’est se transformer. 50% des métiers de demain n’existent pas. Il va donc falloir que les entreprises se penchent sur le sujet. Il faut s’adapter à long et à court terme. Savoir comment veulent évoluer vos collaborateurs et être au plus proches de leurs envies, de leurs attentes. C’est ce qu’explique Christophe Haag. « Quand on parle de changement, on parle de zone d’incertitudes de plus en plus larges. Les gens doués de cette forme d’intelligence-là, seront plus agiles dans des contextes de transformation. » Être de capable de proposer des formations en interne, par exemple, à des personnes qui souhaitent évoluer au sein de l’entreprise. Un salarié qui se sent écouté aura envie de rendre cette confiance accordée, sera performant et voudra s’inscrire dans la durée dans sa collaboration avec l’entreprise. Et toutes les parties en ressortiront gagnantes. Il en va aussi du bien-être de l’équipe. Pour le manager comme pour les équipes. La conclusion pour Christophe Haag. « Le manager du futur doit être pourvu d’une écologie humaniste. Il doit décider et avoir comme préoccupation principale, la préservation de ses équipes. Cela passe par un épanouissement personnel du manager pour un épanouissement collectif. »

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