L'affirmation de soi fait partie du « savoir-être » que réclament les entreprises.

Car le « savoir-être » est en fait un « savoir-faire-relationnel ».

C'est la capacité à inter-agir de manière adaptée à l’environnement humain.

C'est l'aptitude à communiquer avec souplesse, dans la clarté et la réciprocité.

C'est la compétence à gérer ses émotions, ses sentiments et son stress.

Qu'il s'agisse de demander, de refuser, de complimenter ou de reprocher … votre attitude signe les contours de votre personnalité.

Votre attitude vous définit. Agressif, soumis, inhibé, coincé, irritable, débordé, trop gentil, râleur ... ce sont des étiquettes qui collent vite à la peau … et vous connaissez le problème des sparadraps … Ils sont difficiles à décoller !

Savoir dire « non ».

Refuser est l'acte affirmatif par excellence.

Il indique que vous posez vos limites, que vous connaissez vos priorités, que vous gérez votre temps et que vous investissez votre énergie de manière consciente.

Il indique aussi que vous êtes à l'aise avec vos affects !

Parce que vous n'avez pas peur, parce que vous restez serein, parce que vous ne vous laissez pas déborder...

Dire « non » est un acte qui inspire le respect.

A condition que le refus soit calme et clair.

Si le refus est brutal, colérique, bafouillant, évitant, confus ... la démonstration est ravageuse.

En entreprise, ça ne pardonne pas !

6 conseils pour un refus affirmé et constructif

1) Veiller à votre attitude non-verbale et para-verbale :

C'est valable pour toutes les situations qui mettent en jeu l'affirmation de soi : Il faut maitriser le langage du corps et tout ce que vous indiquez involontairement par votre voix.

  • Où regardez-vous en parlant ? Evitez-vous le regard ou au contraire vos yeux sont-il excessivement « plantés » dans le regard de l'autre ?
  • Faites-vous des grimaces, tripotez-vous vos cheveux, vos cigarettes, votre stylo ?
  • Votre corps est-il droit, ouvert, tourné vers l'interlocuteur ?
  • Vos gestes sont-ils posés, mesurés ? Vos mains sont-elles crispées ? Où vont vos bras ?
  • Etes-vous « nez à nez », ou bien gardez-vous la bonne distance ?
  • Coupez-vous la parole, laissez-vous l'autre vous interrompre ?
  • Votre ton est-il bien modulé ? Criez-vous ? Chuchotez-vous ?

2) Soyez direct et n'inventez pas d'excuses :

Donner des excuses ou des prétextes, c'est un assez mauvais plan !

Vous pouvez avoir l'air de vous justifier et, pire encore, vous risquez de vous contredire ultérieurement.
Par ailleurs, les fausses informations ne permettent pas à votre interlocuteur de comprendre ce qui est réellement en jeu dans votre positionnement.

Et enfin, c'est très mauvais pour votre estime de vous !

3) Indiquez clairement ce qui motive votre refus :

Exprimez votre opinion, vos sentiments ou vos choix, qui sont à la base de votre décision.

« Je regrette mais je préfère …. »

« Je regrette mais j'ai fait le choix de …. »

4) Utilisez « l'Affirmation Empathique » pour préserver l'autre :

Pour que votre refus ne soit pas assimilé à un rejet, ne soit pas blessant et ne casse pas la relation, montrez que vous comprenez la position de votre interlocuteur.

  • « Je sais que c'est ennuyeux pour vous... pour autant je ... »
  • « Je comprends que cela vous pose un problème de devoir .. mais de mon côté, j'ai décidé de …. »
  • « Je vois bien que vous avez besoin de ... mais pour ce qui me concerne, je préfère... »
  • « Vous avez besoin de … et je le comprends, mais j'ai choisi de …. »

Reflétez ce que vous avez perçu de la situation, des sentiments, émotions ou besoins de votre interlocuteur.

Il se sentira entendu et pris en compte.

Reconnaissez ses droits comme je vous l'ai indiqué dans l'article sur les bases de l'affirmation de soi.

5) Utilisez « l'Affirmation Progressive » :

Soyez ferme et progressif dans votre expression si le besoin s'en fait sentir :

Si la personne persiste dans sa demande malgré votre refus, adoptez la tactique du disque rayé, comme nous l'avons vu dans l'article sur l'art de demander. C'est l'Affirmation de Base.

Si votre interlocuteur ne veut rien entendre et revient encore et encore à la charge, soyez de plus en plus ferme et utilisez l'affirmation progressive :

  • « C'est inutile d'insister j'ai décidé de ... »
  • « C'est la troisième fois que je refuse. Auriez-vous l'obligeance de ne pas insister d'avantage ? »

Cette fermeté, qui aurait été mal venue à la première demande, devient appropriée si votre interlocuteur ne respecte pas votre positionnement.

6) Accordez-vous le temps de réfléchir :

Accepter ou refuser aura des conséquences pour vous et votre entourage.

Vous avez le droit de ne pas répondre immédiatement, et de prendre un délai pour peser votre décision.

La notion des droits de la personne est essentielle en affirmation de soi.

Où en sommes-nous dans votre progression sur l'affirmation de soi ?

A l'issue de ce 3éme article, et à mi-chemin dans notre série:

  • Vous repérez les comportements relationnels inadaptés : Inhibé, agressif, manipulateur, ou passif-agressif (Paillasson-Hérisson),
  • Vous avez intégré les lignes directrices du comportement affirmé (ou assertif),
  • Vous êtes clair sur la notion des droits de la personne,
  • Vous avez pris le temps de réfléchir à vos propres besoins, valeurs et priorités. Et aussi à votre propre comportement en relation.
  • Vous pratiquez l'art de la demande avec la méthode ID JEEPP,
  • Vous pouvez contrer les tentatives d'évitement de vos interlocuteurs,
  • Vous êtes attentif à votre langage non-verbal et para-verbal,
  • Vous savez refuser une sollicitation,
  • Vous utilisez le langage à la première personne,
  • Vous connaissez l'Affirmation de Base, l'Affirmation Empathique, et l'Affirmation Progressive.

Dans les quatre articles suivants, nous aborderons la gestion des sentiments, des critiques et des conflits. Nous verrons aussi l'Affirmation avec Confrontation. Et enfin: les 3 niveaux de communication et les pièges de positionnement en situation de désaccord.