Savez-vous à quel point l’entreprise est concernée par les deuils ?

  • 600 000 personnes meurent chaque année en France.
  • 19 % d’entre-elles sont des salariés en activité ; sans compter les 10 à 15 % qui sont concernés chaque année par décès de proches directs…
  • Le deuil en France, c’est 38% à 40% des congés spéciaux.
  • 50% des endeuillés se disent aller mieux au bout de… 5 ans !

Les enquêtes constatent à quel point les employeurs et les membres du CSE peinent à dire comment le deuil est vécu dans leur entreprise. En fait, il semble que ce soit un sujet tabou : on ne veut pas comprendre et appréhender le problème dans toute sa complexité. Pour éviter toute discussion, chacun agite le “respect de la vie privée”. Sans compter que l’employeur exige de ses employés qu’ils ne se concentrent que sur le travail pour lequel ils sont rémunérés. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour que le salarié et l’entreprise ne se comprennent pas dans ces situations difficiles. Nous ne pouvons que constater la méconnaissance de l’entreprise, qui peine à apporter des réponses.

Des salariés abandonnés

C’est un paradoxe, car ce qui apparait à l’entreprise comme une valeur négative touche pour l’endeuillé à sa valeur d’appartenance dans son entreprise. Il faudrait que le salarié se débrouille seul pour sortir rapidement de sa peine, alors que chacun sait que porter un deuil s’inscrit nécessairement dans le temps. Quasiment rien n’est prévu dans l’organisation, à part quelques jours de congés instaurés par la loi et variables selon le lien de parenté légal entre la personne et le défunt. Et encore nombre de cas ne sont-ils pas reconnus, comme ça peut être le cas pour le décès d’un ex-conjoint, avec des enfants en commun, par exemple.

Ne les oublions pas. C’est aussi l’intérêt de l’entreprise !

Comment imaginer que le fait de mal gérer cette épreuve soit sans conséquence dans la vie professionnelle ? Ne rien faire pour le retour du salarié au travail, ne pas laisser la place au temps, aux longues démarches officielles et personnelles qui constituent le cheminement pour vivre son chagrin jusqu’au bout, provoque des répercussions importantes. Le risque est que le collaborateur laisse derrière lui ses nombreuses années d’expérience positive et ne se concentre que sur du négatif dans l’organisation de l’entreprise et dans son travail.

C’est souvent un sournois processus de divorce entre le salarié et son entreprise qui commence alors, durant plusieurs mois – voire plusieurs années –, avec un niveau de performance en baisse constante. Le salarié finira par quitter l’entreprise, avec un coût financier et humain pour l’employeur, et avec une double peine pour lui. N’est-ce pourtant pas un véritable sujet de Qualité de Vie au Travail ?

Un vrai sujet de QVT pour les entreprises

Même si le deuil est un processus naturel de cicatrisation psychique, il convient d’agir ! Car le fait pour les managers et les collègues d’être impliqué humainement, de faire preuve de bienveillance, apporte un véritable soutien au salarié éprouvé. Et dans le même temps, cette attitude contribue directement au bon fonctionnement de l’organisation, du service, de l’équipe. A l’heure où la fidélisation des talents devient une priorité, il est important de comprendre que la gestion des émotions aide à rester productif, à maitriser les conflits, tous en manifestant un attachement constructif au collaborateur concerné.

Que fait-on dans votre entreprise ?

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