Eh oui! Dans l’actuel marché du travail, vous pouvez choisir votre employeur. Cela comporte toutefois un défi majeur, faire le bon choix. Voici comment le relever.
Définissez le travail qui vous rendrait heureux
Quelles sont vos valeurs, les principes qui guident vos actions et vos décisions? Quelle place occupe la carrière dans votre vie? Qu’est-ce qui vous amène à considérer que votre travail a du sens? Quel milieu d’emploi assure votre épanouissement et votre bien-être? Quel équilibre désirez-vous maintenir entre votre vie personnelle et professionnelle?
En tenant compte de vos réponses, listez ce que vous aimez ou vous démotive dans votre emploi actuel et ceux précédemment occupés.
Ciblez des employeurs
N’envoyez pas votre CV au hasard et en analysant les offres d’emploi, portez plus attention à l’employeur qu’aux caractéristiques du poste. Même si l’emploi fait rêver, vous risquez le désenchantement si l’organisation ne partage pas vos valeurs. Soyez proactif en ciblant des entreprises pour lesquelles vous aimeriez travailler. À cet effet, utilisez un outil comme Great Place To Work qui publie une liste des meilleurs employeurs dans différents pays.
Choisissez votre patron et non le poste
Par ordre, intéressez-vous à votre patron potentiel, à la culture de l’entreprise et, seulement après, aux caractéristiques du poste convoité. En fait, le plus important est de vous assurer d’avoir un supérieur que vous allez respecter. Il est démontré que les employés ne quittent pas leur emploi ou l’entreprise, mais leur supérieur immédiat. En effet, plus de 70% des gens donnent leur supérieur comme raison de leur démission.
Un bon patron n'est pas simplement un décideur qui connaît son affaire et délègue. C’est un enseignant et un mentor vous faisant découvrir vos forces et vos faiblesses. Il est un leader transformationnel qui vous encourage et donne les ressources nécessaires pour non seulement développer votre confiance, mais la transformer en résultats tangibles. Ainsi, les verbes mettre en œuvre et diriger trôneront dans votre curriculum vitae au lieu d’assister et maintenir.
Attardez-vous aussi à la culture organisationnelle et réfléchissez bien avant d’aller à l’encontre de vos convictions. Vos valeurs doivent être en phase avec celles de l’entreprise, qu’il s’agisse de : mission sociale, environnement, conciliation travail-famille, qualité des produits, transparence, intégrité, respect de la clientèle, etc. Si ce n’est pas le cas, vous risquez d’en pâtir, même si vous avez un poste super intéressant.
En fonction de la justesse de votre évaluation de ces 2 éléments, vous vous retrouverez dans l’une des 3 situations suivantes :
1. Un mauvais patron dans une mauvaise entreprise vous frustrera et démobilisera
2. Un bon patron dans une mauvaise entreprise vous consolera temporairement
3. Un bon patron dans une bonne entreprise libérera votre plein potentiel
Identifiez ce que sera votre réalité de travail
Utilisez plusieurs sources d’information pour cerner votre potentielle réalité de travail. Premièrement, l’entrevue durant laquelle il ne faut pas hésiter à poser des questions. De plus, sollicitez toujours des exemples concrets de ce que les interviewers avancent ou vous font miroiter. Soyez de votre côté transparent en affichant vos valeurs, passions et rêves, demandant comment l’entreprise peut y répondre.
Bien sûr, intéressez-vous au contenu des réponses, mais tout autant aux attitudes et au langage corporel, surtout ceux de votre supérieur potentiel. Communiquent-ils de l’ouverture, de l’intérêt et de la confiance? Est-on empathique lorsque vous parlez, donnant des explications qui témoignent d’une écoute active?
Par ailleurs, comme une organisation révèle sa vraie culture dans la façon dont elle s’acquitte des tâches les plus simples, soyez attentif à la façon dont votre entrevue a été organisée et s’est déroulée. Surveiller comment les gens interagissent entre eux.
Deuxièmement, il y a les rencontres informelles quelquefois proposées, mais que vous pouvez demander lorsque votre candidature est retenue. Idéalement un tête-à-tête avec votre supérieur éventuel, pour échanger et voir si ça clique. Il peut aussi s’agir de visites dans les lieux de travail ou vous observez et analysez tout ce qui s’y passe.
Troisièmement, comme il va le faire pour vous, prenez des références sur l’employeur. Commencez par consulter son site WEB. Utilisez LinkedIn pour contacter des employés qui peuvent souvent vous donner l’heure juste. Utilisez les réseaux sociaux, notamment Facebook, pour en savoir plus sur l’entreprise. N’hésitez pas à poser des questions à vos contacts. De plus, les sites tels que Glassdoor et RateMyEmployer recensent les avis des employés actuels, anciens et même des personnes y ayant postulé.
Employeurs, vous y trouverez aussi votre compte
Attirer, mobiliser et retenir les talents est une question de survie pour tout employeur. Pourtant, à répétition, les sondages font ressortir que la majorité des employés n’aiment pas leur travail. D’ailleurs selon Forbes, aux États-Unis, 74% des talents envisagent de changer d’emploi, dont 32% sont en recherche active.
Chose surprenante, ce ne sont pas des lacunes liées au poste qui expliquent ce phénomène, mais plutôt la frustration relative à la relation avec le supérieur et la culture organisationnelle. C’est sans doute ce qui amène le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik à constater que « La perte de motivation n’est jamais due à la pénibilité, mais à la fatigue psychique provoquée par l’absence de sens dans ce que l’on fait »
Employeur, pour éviter d’avoir à reprendre un coûteux recrutement ou, pire encore, vous retrouver avec un employé sous-performant, il ne faut pas vous limiter à sélectionner un talent. Vous devez impérativement l’inciter à faire de son côté la démarche ci-dessus pour décider s’il vous choisit comme employeur. C’est le seul moyen pour établir une relation gagnant-gagnant, s’opérationnalisant dans l’adéquation entre les exigences de l’emploi et l’imparable quête de sens de chacun de vos employés.
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