Dans son ouvrage « Loin » Michalik affirme que « tant qu'il existera quelqu'un pour questionner, et pour se questionner, l'humanité vivra, avancera, reculera, s'effondrera, renaîtra de ses cendres. » Vous avez vos réponses ? Ca tombe bien, j’ai des questions pour elles (Roçé, des questions à vos réponses).


Les femmes sont elles aussi bien payées que les hommes ?

Affirmer que les femmes ont un salaire moyen inférieur aux hommes est-il suffisant pour faire changer les choses ? Ne faut-il pas se demander d’où vient cet écart ? N’est-il pas nécessaire de chercher à l’expliquer ?

Mais d’ailleurs, comment l’expliquer ?

L’écart salarial est-il dû au temps de travail ? Les femmes occupent-elles davantage des postes à temps partiels ? Les femmes travaillent-elles moins que les hommes ? Et pourquoi ? Comment expliquer, si c’est le cas, que les femmes passent moins de temps au travail ? À quoi passent-elles donc leur temps ?

Et si ce n’est pas une question de temps, est-ce une question de poste occupé ? De secteur d’activité ? Les femmes s’orientent-elles davantage vers des secteurs où les salaires moyens sont plus faibles ? Les femmes occupent-elles davantage des postes par nature moins bien rémunérés ? Y a-t-il des postes féminins et des postes masculins ? Est-ce une question d’activités réalisées ou de niveau de responsabilités sur un même type de poste ?

L’écart salarial peut-il être expliqué par un écart de niveau de responsabilités ? Si c’est le cas, est-ce parce que nous n’accordons pas le même niveau de responsabilités aux femmes qu’aux hommes ? Parce que nous ne leur accordons pas ou parce qu’elles n’acceptent pas ? Est-on prêt à leur accorder les mêmes responsabilités ? Sont-elles prêtes à les accepter ? Mais pourquoi n’accepteraient-elles pas ces nouvelles responsabilités ? Pourquoi les refuser ? Par peur ? Par auto-censure ? Par manque de temps ? Par volonté plus forte que les hommes d’un équilibre vie pro/perso ?

C’est bien vrai, au fond, pourquoi refuser ce nouveau poste avec ces horaires interminables et ce stress à la clef ?

Et pourquoi pas ? Y a-t-il une obligation à devoir toujours faire plus ? Plus de responsabilités, de travail, de performance, d’engagement ? Et si simplement elles ne les voulaient pas vos responsabilités ? Peut-on / doit-on forcer les femmes à travailler davantage pour qu’elles gagnent la même chose que les hommes sous prétexte d’une évolution sociale vers plus d’égalité ? Est-ce cette injonction que l’on vise lorsque l’on parle d’égalité salariale ? N’y a-t-il pas un risque à considérer que toutes les femmes veulent - ou ne veulent pas - de responsabilités ? Pourquoi vouloir unifier un groupe d’individu sur un simple critère de sexe ou de genre ? Ne doit-on pas plutôt nous assurer que les femmes qui le veulent, celles qui ont cette ambition de prendre des responsabilités plus importantes, le puissent ?

En fait, est-ce vraiment une question de femmes ou d’hommes ? N’est-ce pas plutôt une question de compétences et de capacités à prendre ces responsabilités ? Plutôt que de se demander si les femmes veulent et peuvent prendre plus de responsabilités, ne faut-il pas veiller à ce que les personnes qui le veulent et le peuvent le puissent ? À quoi sert la distinction de genre ? À qui sert la distinction de genre ? Que l’on soit une femme ou un homme est-ce que cela change fondamentalement le travail à réaliser ? Finalement, est-ce que le genre de la ou le travailleur∙euse doit rentrer en considération lorsque l’on parle de salaire ?

Que rémunère-t-on exactement ?

N’est-ce pas cela la vraie question RH ? Que rémunère-t-on ? Et si la réponse à cette question ne contient pas “le genre” ou “le sexe” alors comment expliquer que toutes choses égales par ailleurs, il soit possible d’identifier des écarts salariaux entre hommes et femmes ? Nos politiques de rémunération ne devraient-elles pas s’assurer que à travail égal, le salaire soit réellement égale ? N’était-ce pas d’ailleurs ce qu’affirmait dans son préambule la constitution du 26 octobre 1946 ? ... 1946 ... ?

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les femmes sont-elles aussi bien payées que les hommes ?

Libre à chacun∙e alors d’apporter les réponses à ces questions et de questionner ses propres réponses pour continuer d’avancer et de faire évoluer aussi bien nos mentalités que nos pratiques, collectives et individuelles. Si nous attendons que le changement vienne de l’autre, l’attente risque de se faire longue.

Alors, et vous, qu’en pensez-vous ?

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