« La diversité ? Encore ? » « Tu n’en as pas marre ? » « Tu écris toujours sur le même sujet ! »

« Tu ne crois pas qu’on a compris ? »

Non justement…

S’il convient évidemment de ne pas nier les nombreuses évolutions tant législatives que sociétales, il convient également de garder les yeux ouverts, d’observer et de prendre conscience que nous ne sommes pas arrivé.es au bout du chemin. Et ce qui est devant nous est manifestement semé d’embûches !

Certains phénomènes persistent !

Nous constatons encore malheureusement l’existence d’un plafond de verre très résistant, la récurrence de certains comportements discriminatoires, violents ou irrespectueux et la persistance de certaines inégalités dans les faits. Car non, ériger le principe universaliste en principe fondamental de notre République ne semble pas suffire à atteindre l’égalité de faits.

Mais alors que pouvons-nous faire ?

Nous avons le choix.

  • Choisir la résignation, rester silencieux, se replier sur soi et attendre patiemment que « ça » change, que « ça » avance et prendre le risque finalement de reculer.
  • Choisir de s’engager, d’en faire la cause d’une vie, de se plonger corps et âme dans un combat, que certain.es qualifient de perdu d’avance mais dans lequel d’autres veulent continuer de croire. Un engagement qui demande parfois des sacrifices, des prises de risque et qui ne garantit rien, ni sur la forme, ni sur le fond, d’autant qu’il n’est pas accessible à tou.tes, mais c’est un autre sujet.
  • Choisir, enfin, de se questionner, de réfléchir, de se renseigner et petit à petit, pas à pas, à son échelle, dans son quotidien, choisir de faire évoluer les situations et son environnement, à commencer, d’ailleurs, par son propre comportement.

Le choix de sa propre remise en question :

Qu’est-ce qui, aujourd’hui, dans mon comportement peut être considéré comme problématique ? Quels sont mes biais de perception, mes stéréotypes, mes préjugés ? Je n’en ai pas, vraiment ? Est-ce seulement possible de ne pas en avoir ? Alors, quels sont-ils ?

Quels sont mes privilèges et ceux de mon entourage ? Comment suis-je arrivé.e à la place que j’occupe aujourd’hui ? Qui m’a aidé ? Qu’est-ce qui m’a aidé ? Est-ce que si j’avais une couleur de peau différente je serais là où je suis ? Et un autre genre ? Et une autre apparence physique ? Un autre nom de famille ? Et une autre orientation sexuelle ? Serais-je là où je suis aujourd’hui ? Oui ? Non ? Pourquoi ?

Où suis-je aujourd’hui d’ailleurs ? Quelle est ma place dans ce monde ? En quoi est-ce que je contribue au monde dans lequel je vis ? Qu’est-ce que je fais pour le monde dans lequel j’évolue ? Quelles sont mes marges de manœuvre ? Qu’est-ce que je pourrais faire ? De plus ? De moins ? De mieux ? De différent ? Et si je le faisais, quel effort cela me demanderait-il ?

Y a-t-il des choses que je peux mettre en place dans mon quotidien, qui finalement ne le changerait pas fondamentalement mais rendrait le monde meilleur ?

Que puis-je faire à mon échelle ? Pourquoi est-ce que je ne le fais pas déjà ? Et si je commençais dès maintenant ?

Chacun·e a un cercle d’influence dans lequel elle ou il peut agir :

Le cercle d’influence dépend de sa situation sociale, personnelle, son lieu de vie, son poste, sa personnalité, ses responsabilités tant professionnelles que personnelles…

Il est plus ou moins étendu selon les individus, certes, plus ou moins puissant aussi mais il existe forcément. La lutte contre la discrimination devient alors la responsabilité de tous et toutes, parce qu’il n’est plus possible, face à un tel sujet, de pointer du doigt ce que les autres ne font pas pour justifier sa propre inaction.

L’entreprise ne peut pas, elle non plus, s’affranchir des conséquences de ses décisions sur la société civile. La fonction RH a alors un rôle et une responsabilité sur ces sujets pour, non seulement promouvoir la diversité, mais également favoriser son métissage.

L’ouvrage, Questions de diversité : la nécessité de l’action, est un recueil de textes publiés sur RH info qui nous invite, collectivement et individuellement, à nous questionner sur le sujet de la diversité en entreprise. Il nous invite à engager une réflexion critique et constructive sur les méthodes et outils qui nous sont souvent présentés comme des « solutions miracles » : indicateurs de performance (KPI), quotas, labellisation, intelligence artificielle… mais qui en réalité ne suffisent pas à faire évoluer les mentalités et les comportements, car au fond, la diversité, comme bien d’autres sujets, n’est pas affaire de chiffres, de technologies ou d’outils mais bien de culture et d’engagement.

À chacun et chacune alors de contribuer à façonner par des actes concrets un « monde meilleur » qu’on affirme espérer.

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