Enjeux de sortie de crise à court et long terme

La crise sanitaire de 2020 a accéléré les tendances à la digitalisation, aux évolutions des secteurs économiques et du marché de l’emploi.

Fer de lance de l’employabilité des collaborateurs et de la compétitivité des entreprises, la formation professionnelle a dû évoluer très rapidement tout en étant un outil de lutte contre les impacts de la covid.

La formation professionnelle entre transformation…

Une analyse du livre blanc 2020[1] d’Unow et du baromètre Cegos[2] faite par Rhexis[3], nous donne quelques pistes de réflexion.

Sans surprise, le confinement et son corollaire, le télétravail, ont bousculé l’organisation de la formation en permettant un essor inédit des formations à distance : selon Unow, le 100% présentiel est relégué à la 3ème place derrière le 100% digital (2ème) et le blended learning (modalité mixte). Si les répondants à cette étude appartiennent à des secteurs qui ont déjà lancé la digitalisation de leurs formations, la tendance reste intéressante et accompagne une modification du contenu des formations.

En effet, si les formations sur le management à distance et le télétravail efficace sont les vedettes de 2020, de nouvelles compétences, comme la résolution de problème complexe ou la créativité, sont devenues incontournables. Or, l’innovation et l’adaptation sont de mise pour sortir de la crise.

Cette dernière a accéléré la transformation des métiers et de la gouvernance, transformation déjà en cours avec l’automatisation, la robotisation ou encore le big data. Si le développement des soft-skills servira la compétitivité des entreprises à moyen et long terme, il ne faut pas oublier les compétences techniques dont l’entreprise a besoin de façon immédiate.

… et réaction ?

Le gouvernement ne s’y est pas trompé en proposant des financements supplémentaires à investir dans la formation. « France relance », plan de reconstruction à horizon 2030, permet à la fois de lutter contre les impacts immédiats de la covid-19 tout en se projetant dans l’avenir. Trois axes sont intéressants pour répondre aux enjeux d’employabilité et de compétitivité à plus ou moins long terme :

  • Récupérer des fonds supplémentaires : le fonds national pour l’emploi (FNE) par exemple a été un outil utile pour permettre la formation des collaborateurs en chômage partiel en 2020.
  • S’appuyer sur des dispositifs de formations certifiantes ou qualifiantes ou qui permettent une reconversion professionnelle : le Compte Personnel de Formation (CPF), le CPF de transition ou la PRO-A. En 2021, des financements supplémentaires pourront être attribués à des projets de transformations des compétences qui nécessitent des formations longues.
  • Mettre en place une politique de gestion des compétences ou de GPEC : de façon très classique, les écarts entre les compétences actuelles et les compétences de demain pourront être réduits par exemple par une politique formation anticipée.

Construire son prévisionnel 2021 : le savoir-faire à l’épreuve de la COVID-19

Malgré cette « péripétie sanitaire » qui génère de nouvelles contraintes et de l’incertitude, la mécanique de construction du prévisionnel formation est bien huilée.

La méthode est éprouvée et nous permet de retomber sur nos pieds :

Déclinaison de la stratégie de l’entreprise en axes prioritaires formation, recueil des besoins de formation à travers les entretiens annuels ou les entretiens professionnels, réflexion sur l’ingénierie pédagogique et financière, recherche des partenaires et financeurs, arbitrage et présentation aux instances représentatives du personnel.

L’utilisation d’un SIRH Formation, d’un référentiel métiers et d’un référentiel des compétences digitalisés pourront faciliter le choix des actions de formation, la création de différentes hypothèses de prévisionnel formation ou encore la gestion des demandes.

Si l’on utilise un logiciel dédié, il faudra réfléchir à la façon d’intégrer des nouveautés conjoncturelles comme les financements au titre du FNE.

Ainsi, les responsables formation sont confrontés à un contexte qui accélère la transformation des organisations, des façons de travailler et des métiers. Ils auront la lourde charge d’accompagner rapidement la transformation digitale de leurs entreprises en se connectant aux réalités économiques, des marchés de l’emploi et des territoires.


[1] Livre Blanc – « L’impact des crises de 2020 sur les compétences et les stratégies de formation des entreprises » par UNOW, organisme de formation spécialisé dans les formations digitales.

[2] Baromètre Cegos – La crise de la Covid, un accélérateur de tendance et matière de formation, Octobre 2020, CEGOS

[3] « 2021 : un plan de développement des compétences de crise », Blog Management de la formation par Rhexis

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