Le télétravail, forme contemporaine du travail à distance, existe depuis des lustres. Le management du travailleur chambrelan du XIXe siècle est identique au management du télétravailleur. L’évolution technologique a aboli le temps et les distances. Les compétences comportementales représentent l’élément moteur, l’éducation a toujours eu raison de la solitude du travail à distance.

Une situation éternelle

Les travailleurs à distance sont nombreux : collaborateurs terrain, commerciaux, consultants, spécialistes en mission… Les compétences managériales à distance pour des collaborateurs livrés à eux-mêmes existent. A ce jour la différence tient en l’absence de choix. La COVID impose le télétravail à des personnes non préparées, non éduquées et quelquefois pas motivées à se retrouver seules dans un cadre non dédié. Nous sommes à des années-lumière des chambrelans dont l’éducation par l’exemple des anciens les rendait aptes à surmonter les difficultés du travail solitaire.

Les compétences techniques acquises, il reste à traiter le complément pour atteindre les objectifs dans les meilleures conditions, les compétences comportementales, les soft skills, les réactions observables chez un individu dans une situation donnée.

Soft skills de quoi s’agit-il ?

Les études menées auprès des collaborateurs et des managers produisent des résultats affligeants.

Du point de vue des salariés l’étude de Centre Inffo[1] énonce que :

  • 75% n’ont jamais entendu parler des softs skills.
  • 72 % après une présentation de la définition estiment que les softs skills, pour leur évolution professionnelle, sont des compétences indispensables/importantes.
  • 68% n’ont jamais suivi une formation professionnelle visant à développer une ou plusieurs softs skills.

Du point de vue des entreprises, l’étude de Pôle emploi [2] précise que :

  • 60 % des employeurs considèrent que les compétences comportementales sont plus importantes que les compétences techniques.
  • 57 % des recruteurs regardent de façon prioritaire les compétences comportementales mentionnées dans le CV.
  • 59 % des managers considèrent que le diplôme n’est pas un critère essentiel.

Vous êtes recruté, managé, licencié pour vos compétences, ce ne sont pas toujours, celles que vous croyez. Le monde de l’entreprise pratique les soft skills en pleine inconscience comme Monsieur Jourdain, cher à Molière, parlait en prose le professeur de philosophie en moins. Les études citent des objectifs, des résultats à obtenir sans définition ni mode opératoire. Les compétences comportementales, les softs skills se présentent comme l’Arlésienne, chère à Daudet et à Bizet, la musique et le suicide en moins. Tous en parlent, aucun ne la montre.

Cette situation est inspirante : Quand l’ignorance le dispute à l’exigence, cela force l’admiration ! L’éducation des acteurs passe par les définitions et les modes opératoires.

Piste d’identification

Je propose une hypothèse de solution opérationnelle permettant de conduire un raisonnement :

  • Etablir le verbatim et un classement thématique des soft skills.
  • Parangonner le vade-mecum de JS Blackie[3] 1874 L’Education de soi-même.
  • Mettre en œuvre « Les facteurs de la performance commerciale en formation professionnelle »[4].

L’assemblage de ces trois facteurs produit la méthode « L’Education de Soi-Même en 7 clés » un référentiel de compétences comportementales soit :

  • 01 Apprendre à Apprendre : donner, recevoir les enseignements.
  • 02 Posture : évoluer de l’apparence à la stature.
  • 03 Obtenance : obtenir l’accord en toutes circonstances.
  • 04 Stress : produire le bon stress à la place du mauvais stress.
  • 05 Management : faire faire et obtenir.
  • 06 Art oratoire : développer son charisme par la rhétorique.
  • 07 Qualité : supprimer l’écart entre l’attendu et le vécu et procurer un sentiment de satisfaction.

Ce modèle présente une hypothèse de travail pour répondre aux lacunes constatées.

Conclusion

Bien qu’éternel le travail à distance subi nécessite de résister à la frustration. Ma grand-mère m’a appris qu’il faut aimer ce que l’on a, si on n’a pas ce que l’on aime. Le développement des responsabilités liées à la fonction apporte une piste de solution. C’est l’affaire de chacun d’être de bon commerce, de commerce agréable, de faire du commerce et de faire des affaires.

Dans un prochain article, je reviendrai sur la nécessaire rénovation du management que suppose un tel projet pour traiter différents types de situations :

  • La différence entre l’activité professionnelle et vie personnelle
  • Le contrôle vs la régulation
  • La modification des relations interpersonnelles
  • Le travail collaboratif
  • La démotivation par manque de repères
  • La gestion du sentiment d’iniquité…

En un mot comment convaincre de travailler à distance par le management des soft skills.

L’important est la réalisation des objectifs, mais l’essentiel est le facteur humain des compétences comportementales.


[3] John Stuart Blackie 1809 / 1895 universitaires écossais

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