« La force d’une organisation est d’accepter la réalité »[1].

Le télétravail [2]agit comme révélateurs des difficultés de management. Elles sont masquées par les relations physiques du quotidien notamment par les conversations autour de la machine à café. La distance crée le ‘’blow up’’ identique à la photo argentique apparaissant lentement dans le bain révélateur. La réalité devient incontournable. La photo est peu flatteuse une rénovation s’impose.

Rénover le management de quoi s’agit-il ?

« Le management est l’activité du professionnel de la performance des autres. »[3]

Le management à distance révèle les mêmes exigences, les mêmes situations à traiter, la distance en plus que le management habituel :

  • Décrire avec précision ce qui est attendu
  • Développer le sens des responsabilités
  • Avoir la capacité à résoudre les problèmes
  • Gérer la pression, le stress
  • Réguler, contrôler l’activité

Cette liste non exhaustive présente la situation sous les aspects les plus significatifs

Rénover le management, oui, mais comment ?

Une méthode est possible le parangonnage le benchmarking. Pour se faire copions les activités d’un rénovateur d’outils ancien rendus inutilisable par les effets du temps[4]. Il suffit de dégripper, démonter, nettoyer, changer les pièces défectueuses et remonter. Pour le management il suffit de suivre le même processus.

Rénover le management, oui, mais quoi ?

Appliquons le raisonnement : « Il n’y a pas de mauvais temps, juste de mauvais équipement[5] ». Le mauvais temps est connu, reste à trouver les bons équipements de management. Parmi les nombreuses caractéristiques du management, les soft skills offrent des pistes aussi intéressantes que nécessaire. Pour s’en convaincre, il suffit de constater les compétences comportementales les plus citées dans les études sur le sujet. Pour simplifier nous en retiendrons 5 au sein de deux études significatives[6], le choix est presque dû au hasard.

  • Connaissances et respect de règles, en faut-il qu’elles puissent servir de référentiel de management avec ses 5 points : il doit exister, être connu, être compris être accepté pour être enfin appliqué. Les managers ont tendance à s’exonérer des 4 premiers points pour aboutir sans succès au 5ème. Cela conduit à l’adage : « Toute instruction floue débouche sur une connerie précise »[7].
  • Sens des responsabilités, il faut faire appel aux valeurs dont elles sont issues. Max Weber fait la différence : « Toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées : l'éthique de responsabilité ou l'éthique de conviction ». Les valeurs de conviction sont liées à la personne et les valeurs de responsabilités le sont à la fonction. La relecture analytique des définitions des fonctions du poste de travail fourni les pistes de rénovations.
  • Résolution de problèmes, sujet très demandé par les patrons, résoudre un problème c’est fondamental, mais à propos à l’aide de quelle méthode ? La différence entre le problème apparent et le problème réel est-elle identifiée. J’ai le souvenir d’un patron à qui j’avais soumis un problème, après lecture il m’avait déclaré : Si vous soumettez un problème à un patron, vous faites parti du problème, il faut toujours lui soumettre des solutions. Cette leçon a conduit ma carrière.
  • Capacité à travailler sous pression et à gérer le stress, thème récurrent chez les managers qui décident hâtivement que la pression est source de résultats. Le stress le bon et le mauvais sont générés par l’écart entre l’attendu et le vécu qui est accepté ou refusé par le cerveau reptilien[8]. Parmi les 5 pratiques pour générer le bon stress la plus efficiente et d’attribuer en complément des objectifs de résultats les objectifs de moyens, après avoir valider les compétences et la pertinence des moyens. Mettre la pression sur une personne incompétente disposant de moyens inexistants comme un couteau sans manche dont on a retiré la lame est un comportement managérial suicidaire. « Le stress est un danger qui présente des opportunités » Hans Selye
  • La régulation préalable (Instruction phase 0), elle consiste à faire présenter par le collaborateur son mode opérationnel d’une instruction reçue. Il se présente 4 possibilités :1 son mode est conforme, 2 son mode présente des écarts qu’il faut corriger, 3 son mode est non conforme qu’il faut réguler, 4 son mode est différent de celui attendu, mais présente des critères de succès. Cette procédure fait gagner un temps précieux, car le pronostic du résultat est conclu avant la réalisation. Il convient d’y ajouter le droit à l’erreur : « Se tromper est l’occasion de refaire plus intelligemment. » Henri Ford.

Conclusion

La rénovation est une activité constante, cela s’appelle l’entretien et l’actualisation. Il convient de le faire régulièrement sans attendre les crises, les pannes. Si l’on prête attention à la démarche qualité autrement que sous l’éclairage d’une obligation administrative il est possible d’y trouver les ressources. L’amélioration permanente, la quête des meilleures pratiques le permet. Les dispositions de la loi relative à la formation tout au long de la vie professionnelle inscrite dans le Code du travail, ses différentes dispositions le permet, l’encourage. L’éducation de soi-même par les softs skills est une possibilité sans limites de rénovation permanente.


[1] Niels Christiansen, PDG de Lego Group

[3] Philippe Gabillet consultant conférencier

[4] Restauration « Rabot à Main Rouillé » : https://www.youtube-nocookie.com/embed/dgZ41Rg1whs?amp;t=841s

[5] Kjetil Rolness, sociologue, artiste et écrivain norvégien

[7] Attribué à F. Dard et A. Maslow

[8] Travaux de Hans Selye cités dans Stressateur de l’auteur VA Edition

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