Selon une étude récemment réalisée par l’IFOP, 30 % des femmes en âge de procréer en France ne souhaitent pas avoir d’enfants. Un chiffre record, et qui semble refléter un changement d’attitude par rapport à la parentalité dans notre société.

En effet, si fonder une famille a toujours été considérée comme une étape essentielle d’une vie fructueuse, beaucoup de Françaises ne semblent plus vouloir voir les choses ainsi : la moitié des sondées déclarent ne pas voir la maternité comme un facteur d’épanouissement personnel.

L’autre moitié, à 48 %, justifient leur choix en affirmant qu’elles ne souhaitent pas assumer une responsabilité parentale, suggérant ainsi une vérité que tous peuvent facilement admettre : avoir des enfants implique un besoin d’opérer des changements radicaux dans sa vie, chose que tous ne souhaitent pas faire.

S’il y a bien un domaine où avoir des enfants crée d’importants bouleversements, c’est bien celui du travail.

C’est pour cela que les équipes de ResumeLab sont allées interroger 900 employés sur l’impact des choix de parentalité au travail. Comment sont traitées les personnes sans enfants au travail ? Les employés avec enfants sont-ils avantagés ? Est-ce justifié ? C’est ce que nous allons voir.

Qui s’en sort le mieux ? Employés avec enfants ou sans enfants ?

Femme et enfants : qui s'en dort le mieux , 

Qui des employés avec enfants ou ceux sans enfants font l’objet de discriminations au travail ? Selon les interrogés… les deux, ou presque. Selon ces derniers, les deux groupes peuvent subir des traitements injustes, mais tous s’accordent à dire que les employés sans enfants en sont victimes plus souvent que les autres.

Dans quels domaines les employés sans enfants sont-ils discriminés ?

● 63 % des interrogés pensent que les employés sans enfants sont plus susceptibles de se voir refuser des congés.

● 69 % pensent que les employés sans enfants ont plus de risque de devoir faire des heures sup’.

● 70 % pensent que les employés sans enfants ont une charge de travail plus élevée.

Les deux premiers points sont faciles à comprendre : les parents sont soumis au calendrier scolaire de leurs petits bouts de choux et reçoivent donc la priorité quand il s’agit de prendre des vacances. Conséquence : les employés sans enfants sont plus susceptibles de devoir travailler lors des grandes fêtes type Noël ou Pâques.

Il en va de même pour les heures sup’. Difficile pour un parent de rester au boulot après 17 heures s’il doit chercher son enfant à l’école. Un employé sans enfants n’a pas d’excuse équivalente.

Le troisième point peut néanmoins surprendre : est-il vraiment juste que les employés sans enfants subissent une charge de travail plus importante juste parce qu’ils n’ont pas d’enfants ? À salaire égal, travail égal, non ?

Le constat est donc là : ne pas avoir d’enfants au travail vient avec son lot de conséquences. La question est de savoir si les interrogés trouvent cette situation normale.

Une différence de traitement justifiée ?

Femmes avec enfants : une pression tabou 

C’est un grand oui. Les interrogés sont globalement d’accord avec les raisons qui poussent les employeurs à favoriser les parents :

● Les employés avec enfants devraient avoir la priorité quand il s’agit de prendre des absences, des congés ou des vacances.

● Les employés avec enfants devraient avoir la priorité dans l’obtention de méthodes de travail flexible comme le télétravail.

Ils sont aussi d’accord avec le traitement semble-t-il désavantageux que les employés sans enfants reçoivent :

● Les employés sans enfants devraient être plus disponibles que les parents.

● Les employés sans enfants devraient être plus ouverts à faire des heures sup’.

● Les employés sans enfants devraient être prêts à remplacer les parents en cas d’urgence.

Autre fait intéressant tiré de notre étude : nos répondants s’accordent à dire à 77 % que les femmes célibataires devraient avoir la priorité par rapport aux familles avec deux parents quand il s’agit de prendre des congés.

Tout le monde semble donc s’accorder à dire que des différences de traitement sont parfois justifiées, et pourtant…

La question de l'égalité 

…dans le principe, personne ne souhaite voir son collègue discriminé en raison de ses choix de vie différents, c’est en tout cas ce qu’affirment nos interrogés. Ils pensent que tous les employés devraient être traités de façon égale quand il s’agit :

● D’horaires flexibles,

● De la charge de travail,

● Des attentes des supérieurs,

● Des congés.

Contradictoire, vous dîtes ? Peut-être. Les idéaux sur l’égalité sont souvent confrontés à la réalité pratique de la vie de tous les jours.

Conclusion

C’est un fait : entre les employés avec enfants qui ont peur de ne pas être de bons parents s’ils ne donnent pas la priorité à leurs petits, et les employés sans enfants qui ont peur de passer pour des fainéants s’ils ne s’investissent pas à 100 % dans leur travail, personne n’a la vie facile.

Si tout le monde s’accorde à dire que tous devraient être traités de façon égale, il est indéniable que les parents ont souvent la priorité quand il s’agit de prendre des vacances ou d’avoir plus de flexibilité au travail.

Cela ne veut pas dire pour autant que les employés sans enfants devraient être traités comme les « idiots utiles » de leur lieu de travail à qui on peut demander tout et n’importe quoi. Chacun doit prendre en considération la situation de l’autre, et c’est aux managers et RH qu’incombe la responsabilité d’être des arbitres justes.

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