« T’as le moral toi en ce moment ? »
« Carrément ! J’ai la pêche, la banane, la patate ! »
Avoir le moral au zénith, c’est tout le contraire de la déprime, cette fichue situation de désengagement de la vie qui nous fait traîner des pieds ou freiner des 4 fers.
Avoir le moral, c’est l‘exact opposé de l’anxiété, de l’abattement, du pessimisme et de la fatigue.
Dans ce type de dynamique, nous nous sentons forts, rayonnants, confiants, prêt à relever des défis, partants pour agir vite et fort.
Si nous avons chacun une petite idée de ce qui nous donne personnellement le moral (ou, au contraire, nous le brise menu), qu’en est-il du moral collectif ?
Comment va le moral des troupes ?
Le moral est un terme historiquement français utilisé dans le contexte militaire. Il s’agit d’une part de galvaniser ses propres troupes et d’autre part de décourager celles de l’adversaire. Voilà pourquoi nombre d’études sur le sujet sont issues du management interne des armées, car il est vu comme une clé de l’efficacité opérationnelle.
Le moral d’un collectif est défini comme une disposition d’esprit, un état émotionnel et motivationnel, qui est un mélange de confiance, d’engagement, d’optimisme, d’enthousiasme et de poursuite d’un but commun.
Les principales composantes du moral des équipes :
Dans l’article ”Group Well-Being: Morale from a Positive Psychology Perspective”, Christopher Peterson, le co-papa de la psychologie positive, cite quelques composantes du bon moral des équipes, parmi lesquelles :
- La confiance que le groupe peut réaliser des tâches et atteindre des buts,
- L’enthousiasme pour les activités quotidiennes du groupe,
- L’optimisme sur les chances de succès,
- La croyance dans les compétences du groupe fondées sur ses membres,
- La résilience face à l’adversité et aux défis,
- Le leadership reconnaissant, valorisant et respectueux,
- La loyauté,
- L’objectif commun,
- Le dévouement.
Dans les écrits militaires, on glane d’autres notions, comme : des moyens adaptés à l’action, l‘évaluation positive de la préparation et de l’entrainement, l’exemplarité, la légitimité et le sens de l’action, la fierté, la fraternité d’armes, l’esprit de corps, l’attention portées aux blessés (ceux qu’on ne laisse pas derrière), et toujours un gros … gros focus sur le rôle « du chef », celui qui dit « en avant ! ».
Une notion centrale : la confiance
Le mot qui revient le plus souvent lorsque l’on passe en revue la littérature sur « le moral », est le mot de « Confiance ».
Confiance en soi et en l’autre. Confiance dans le leader, le groupe, l’avenir, la société, la science, le savoir, la technique, les dirigeants, les élus, les institutions ...
Confiance dans la solidarité présente et à venir. Confiance dans les compétences. Confiance dans le soin pris et donné. Confiance dans la direction choisie. Confiance dans l’équité, l’impartialité et le mérite. Confiance dans le sens de l’action. Confiance dans la hiérarchie.
Selon la dernière enquête du Cevipof, les français sont bien plus défiants que les allemands, les britanniques ou les italiens. Ils sont aussi infiniment plus las, moroses et insatisfaits.
Bref, les Français ont collectivement et comparativement un mauvais moral.
Logique… L’être humain, créature interdépendante, ne peut qu’être miné moralement et socialement par le manque de confiance, ce curieux mélange d’affect et de raison qui fait glue entre nous.
Alors ? Quand, et comment, est-ce que l’on s’occupe, chacun à son niveau, de cette question centrale, clé de voute de toutes les autres : la confiance qui créé un corps social solidaire, efficace et qui va de l’avant avec un bon moral ?
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