…une mode discutable !

Donner du sens au travail, voici une nouvelle mission que l’on donne aux responsables RH, aux dirigeants, aux managers depuis quelques années déjà... Il semble cependant que cette tendance s’accentue en cette période où l’on s’inquiète face aux difficultés de recrutement, face à la croissance des démissions et des départs de salariés et face à ce qui semble incarner une démobilisation importante et surtout… incomprise. On ne peut occulter non plus les revendications salariales qui répondent à l’inquiétude de pouvoir payer des factures pour un quotidien de plus en plus onéreux…

Si l'idée de "donner du sens au travail" est présentée comme une mission, c’est qu’on envisage d’évaluer la pertinence et l’efficacité de sa mise en œuvre… ; si c'est une mission, c'est qu’elle fait donc l’objet d’une description opérationnelle assez claire et de compétences définies pour y parvenir… Mais est-ce le cas ? Certains me répondront que des actions liées à la promotion de la QVT (« qualité de vie au travail »), à la mise en place de travail collaboratif, à un renforcement des actions de communication interne, etc, ont vocation à donner du sens… En êtes-vous vraiment sûrs ?

A QUOI doit-on donner du sens ? Si c’est bien « au travail », pourquoi les réponses concernent-elles les conditions de travail et non pas son contenu ?

A QUI doit-on donner du sens ? Si c’est bien au salarié, c’est pour répondre à une attente, un besoin, cette fameuse « quête » de sens dont on parle partout, puisqu’elle concerne autant l’entreprise que par exemple les réformes quand il s’agit de politique, les apprentissages quand il s’agit d’enseignement, … Mais nous sommes-nous réellement interrogés sur cette quête de sens, et notamment sur ce qu’elle signifie en entreprise ? Car si l’on considère que donner du sens est une mission comme une autre, avec un résultat à obtenir, résultat qui, ne le cachons pas, consiste à obtenir l’engagement des salariés, est-on sûr de répondre réellement à la demande ? Et si ce qui fait sens pour l’un ne fait pas nécessairement sens pour l’autre, peut-on être sûr que le sens est l’objet d’un don qui vient de l’extérieur (management, stratégie) ? Est-ce que ce n’est pas infantiliser les salariés que de prétendre leur indiquer ce qui doit faire sens pour eux ?...

Les acteurs RH souffrant déjà d’une image parfois ternie alors que leurs responsabilités aujourd’hui sont immenses, on ne peut que les encourager à questionner cette mission pour qu’elle ne devienne pas une injonction… parmi d’autres, mal comprise et par conséquent, entraînant des réponses décevantes.

Que signifie cette quête de sens ?

Abordée ainsi, la question revêt un aspect spirituel…. Et appelle donc des réponses qui le sont tout autant ou au moins un peu ! Les religions tentent d’y répondre depuis toujours, depuis les cosmogonies antiques jusqu’aux religions monothéistes actuelles et toutes les formes de spiritualité existantes. La philosophie, par ses questionnements et ses interrogations, sa volonté de définir (et quand on définit, on donne le sens….), son intérêt pour la finalité des actions (une finalité est aussi un sens, une forme d’orientation avec une dimension éthique, le pour-quoi…) , est plus que jamais sollicitée pour accompagner tous les chercheurs de sens…. C’est sûrement pour cette raison que l’on voit des philosophes partout, sur tous les médias ; la philosophie devient une espèce de mode qui l’expose à tous les dangers, notamment celui de devenir un produit de consommation comme un autre, revêtant quelques déguisements d’un marché de la sagesse qui n’est pas toujours si innocent. La philosophie accompagne nos interrogations,elle questionne, elle est tout sauf un confort, elle est un chemin toujours incertain, qui interroge sans cesse les présupposés de ses propos, et les confronte aussi à d’autres voies…. et d’autres voix.

L’Homme a besoin de sens parce que vivre n’est pas si simple… Au-delà des expériences douloureuses auxquelles il peut être confronté parfois, la question de sa finitude est évidemment difficile à appréhender, ainsi que toutes les décisions à prendre, les choix à effectuer, face à l’incertitude des résultats dans une société qui pourtant, en demande, des résultats !

Ainsi, au travail, comment se manifeste cette quête de sens ? Et ne concerne-t-elle que ceux qui sont « au travail » ou aussi ceux qui aimeraient en trouver un ? Cette question n’apparaît-elle pas justement à une époque où notre travail est une des dimensions essentielles de notre existence, et presqu’une manière de nous définir : en effet, quand on fait connaissance avec une nouvelle personne, on commence souvent par dire quel est notre métier…. Et en plus, on est presque sommé de dire à quel point on est bien dans nos fonctions, quitte à exagérer un peu. On apprend même à réciter son « pitch » pour valoriser son parcours… Parfois, lorsque l’on n’est pas satisfait par l’image que donne son poste, on explique que c’est transitoire… Quand on n’a pas de travail (au sens « emploi »….), on n’ose même plus sortir parfois, de peur de devoir rencontrer de nouvelles personnes qui vont nous questionner et à qui on aura honte de dire qu’on est en « transition »…

Cela semble supposer que le sens au travail peut au moins partiellement s’apparenter à cette envie d’atteindre la « réalisation de soi »…. Cette expression est source elle-même de malentendus profonds. Car que signifie « se réaliser » ? Le soi est-il un objectif qui tient lieu de modèle, dont on doit rassembler les morceaux comme dans un puzzle ? Notre réalisation dépend-elle vraiment d’outils et de recettes… ? Si nous sommes capables de reconnaître que tout organisme vivant est complexe et en interdépendance avec les autres organismes vivants, pourquoi pourrions-nous simplifier notre « moi » et ignorer une dimension complexe qui nous laisserait sans doute orphelin d’une représentation totale et objective…, mais peut-être plus humble sur ce qui constitue notre puissance. Notre existence est celle d’un équilibriste… toujours en recherche de stabilité, de vision claire…

Ainsi, la quête de sens se manifeste avant tout comme une soif de comprendre, (de « com-prendre ») qui selon le dictionnaire étymologique est « composé de cum « avec » et prehendere « prendre, saisir » littéralement « saisir ensemble, embrasser quelque chose, entourer quelque chose » d'où « saisir par l'intelligence, embrasser par la pensée ». » Notre quête de sens se caractérise ainsi par un besoin de saisir un ensemble sans contour, tel que la vie, tel que notre moi.

On aimerait comprendre qui on est, pourquoi telle ou telle chose « nous » arrive ou pour quoi il faut agir de telle ou telle manière…. Toutes nos actions, celles des autres et de notre environnement produisent du sens…, lisible uniquement pour celui qui sait lire… . L’ensemble de ces actions nous touche, directement ou indirectement, accroissant le sentiment d’incertitude, l’étonnement, voire la lassitude, la souffrance, ou le plaisir, etc… Ce qui est difficile, c’est de comprendre le lien entre toutes ces actions et tous ces événements, sa propre place, etc…

De l’ambiguïté du mot sens

Autre difficulté qui émerge dans cette volonté de « donner du sens », c’est l’ambiguïté du mot « sens »… Avec un léger coup d’œil dans le dictionnaire, vous constaterez rapidement qu’on peut facilement s’accorder sur quatre acceptions, significations :

- le sens comme signification

- le sens comme aptitude à connaître notre environnement de manière immédiate, notamment grâce à nos sens, notre sensibilité.

- le sens comme direction

- le sens comme raison d’être

Ainsi, à quelle signification faisons-nous appel lorsque nous voulons donner du sens au travail ?

Nos propos ci-dessus (paragraphe précédent) en lien avec la réalisation de soi et la volonté de mieux se connaître et se comprendre s’apparente la 4ème acception, à savoir la raison d’être… Comprendre ce que "je" fais là, pourquoi ou pour quoi je suis, pour quoi ou pour quoi je vis, j'agis…, pourquoi je continue à pousser le rocher (car il faut bien imaginer Sisyphe heureux). La question de notre raison d’être trouvera-t-elle sa réponse ? Dans quelle mesure le travail participe-t-il à sa raison d'être ? De nombreux philosophes (Locke, Hegel, Weil, pour ne citer que quelques exemples) ont montré qu'à travers le travail, j'agis... et que dans cette action, je deviens plus libre... Reste à savoir si cela est concrètement vrai, car le travail n'est pas uniforme et le sens même de la liberté semble évoluer avec "l'époque".

La raison d’être évoque aussi une nouvelle approche adoptée par certaines entreprises qui ont choisi le long terme comme horizon de leur projet, de manière à embrasser les enjeux écologiques contemporains… mais elle est souvent bousculée par une réalité pas toujours très tendre, surtout incontrôlable, en lien avec le contexte géopolitique et aussi sanitaire, sans compter tous les aléas qui rendent difficilement conséquents et palpables les nobles objectifs quand l’urgence est ailleurs…

Nous vous proposons donc d’explorer aussi les autres significations du mot sens pour tenter de clarifier cette expression « donner du sens au travail ».

Le sens comme signification

Donner une signification, c’est comprendre les décisions, les choix, les projets, les changements, les pratiques…. Au travail, chaque stratégie repose aussi sur un pari, qui, même servi par la prospective, les bilans prévisionnels, les analyses de tendance, etc…, ne donne aucune garantie d’aboutir à ce qui était prévu, et d’ailleurs, rien ne se passe jamais comme prévu… Le sens vient après, la compréhension des décisions, des choix, des événements et enchevêtrements d’évènements, influencés par des paramètres internes et externes, tous ces liens ne sont clarifiés qu’une fois qu’ils ont été com-pris… C’est pour cette raison que nous devons aussi nous intéresser à l’histoire…, c’est elle qui donne du sens en interprétant ce qui s’est passé.

C’est aussi pour cette raison qu’il est si fondamental de travailler sur la culture de son entreprise… La culture d’entreprise correspond selon Maurice Thévenet à « un ensemble de référencespartagées dans l’organisation, construites tout au long de son histoire, en réponse aux problèmes rencontrés par l’entreprise » Elle manifeste sa réalité à travers les pratiques de l’entreprise en matière de développement, de recrutement, de gestion des carrières, de comportements, de conduites relationnelles, de management, de prise de décisions, de gestion des conflits, …. Certaines pratiques sont propres au fonctionnement de telle entreprise, ce qui signifie qu’on ne les retrouve pas dans d’autres structures. Au quotidien et après une forte expérience, on ne s’en rend plus compte et on ne questionne pas ce qui semble évident. La culture détermine le champ des possibles, ce qui est envisageable ou pas pour notre entreprise, elle permet de lier le collectif, et de mieux comprendre pourquoi certains changements sont plus difficiles à manager que d’autres... Rien de mieux pour comprendre sa culture que de faire appel ponctuellement à un regard neuf ou extérieur… en proposant par exemple des rapports d’étonnement aux nouveaux...

La culture n’est pas un récit… elle est vivante ; elle nécessite donc des rites, des verbalisations, elle doit donner lieu à différentes formes d’expression puisqu’elle n’est pas perçue par tous de la même manière et qu’elle est aléatoirement remise en cause par les modifications de l’environnement externe et aussi par celles de ce qui la constitue en interne : les salariés évoluent eux-mêmes dans différents environnements, dans leur société, ce qui modifie leur regard, leurs attentes, leurs besoins et leur rapport au travail… Si on veut que cette culture « fasse sens », n’est-il pas opportun de la mettre régulièrement en dialogue et de s’interroger collectivement sur ce qui nous rassemble, fait lien, constitue notre professionnalisme, nos relations… etc. La culture n’étant pas définitive, son sens non plus, et si on souhaite qu’elle fasse sens, il est sans doute utile d’éveiller l’envie de lui donner un sens…

Sens et sensibilité en entreprise

Comprendre les décisions est une chose, comprendre sa culture d’entreprise également… Mais pour mobiliser un collectif sur un projet, on va avoir besoin aussi d’engagement, de motivation, d’implication…

C’est là sans doute qu’une dimension très oubliée en entreprise peut être tout à fait pertinente : la dimension psychophysiologique, celle qui relie les 5 sens (et le ressenti)… au réel… La rationalité est souvent à la base des prédictions et des choix stratégiques, elle se fonde sur des indicateurs jugés fiables. Mais ce qui va pousser vers l’innovation ou la création d’opportunités sur le marché, ce n’est pas cette pure rationalité, c’est aussi l’intuition… qui traduit une connaissance immédiate, une « sympathie » avec le réel… et comme un contact, issu de la perception qu’on en a déjà eue… C’est ce qu’exprime Bergson, un des grands penseurs de l’intuition : il nous invite à saisir la réalité dans sa durée, dans son mouvement dans le temps qui va pouvoir se mettre au service de « ce qu’il faut faire »…. Prenons l’exemple d’un sportif qui frappe dans le ballon ou dans la balle et marque le point…. N’y a-t-il pas de l’intuition dans la compréhension de la réalité du jeu qu’il pratique avec ses coéquipiers ou ses adversaires, un lien sensible avec la situation ? Alors comment développer l’intuition en entreprise pour que vos salariés soient aussi en capacité de « saisir » globalement ce qu’il faut faire, au-delà des explications à donner ?.... On parle bien d’ailleurs du «sens de la répartie », du « sens des affaires », etc…

La dimension prescriptive n’embrasse pas la totalité des dimensions de la compétence, les fiches de postes et les référentiels sont des repères pour l’intégration et la formation, ainsi que pour la gestion, mais la liberté humaine s’exprime avant tout dans l’appréhension rapide de ce qu’il faut faire en fonction de notre métier et de ses besoins. Le travailleur doit réagir face à une situation inédite, un dysfonctionnement, une panne, une absence, des relations défaillantes, conflits, etc…. Il va selon les situations apporter une réponse technique pour faire face à la problématique rencontrée, ou devoir répondre avec courage à un dilemme, un danger, une remise en cause quelconque, un événement qui pourrait faire chavirer un projet, la pérennité d’un service, d’une entreprise, des comportements inappropriés, etc…. Certaines situations de travail nous conduisent à nous « individuer », c’est-à-dire que le moi devient sujet, il « fait lien » avec le contexte, il s’engage et se responsabilise, et devient « irremplaçable »…. selon les termes de Cynthia Fleury dans son ouvrage éponyme. Donner du sens au travail pourrait donc dans ce contexte signifier : encourager l’individu à s’émanciper des prescriptions pour toujours considérer son environnement direct (et même indirect) afin de choisir la réponse appropriée, le geste le plus adapté, … C’est aussi une manière de développer la curiosité et la compréhension (encore !) de son environnement…, opportunité d’encourager le développement de la curiosité, l’exploration ce qui nous entoure…

Au-delà de cet engagement dans l’instant, l’intuition se met aussi au service de l’engagement à long terme. Et on pourrait faire appel aussi à l’intuition concernant les projets d’entreprise en développant le dialogue autour des idées : on leur demande "que voulons-nous pour demain ?";ou alors on présente les projets aux salariés en sollicitant par des questionnements leur intuition sur « pourquoi ça peut marcher »…. On pourra ainsi confronter les différents rapports à la réalité des projets qu’éprouvent nos équipes, susciter leur intérêt et une meilleure compréhension (l’intuition permettant de développer cette compréhension -« saisir avec » - d’une manière plus globale »…), et pourquoi pas d’identifier des risques ou des « non-sens » non perçus qui pourraient ainsi être révélés et permettre de modifier la trajectoire…

La place du corps est à réinventer… Et peut-être que certaines initiatives qui encouragent la pratique d’exercices physiques en entreprise, qui valorisent les entretiens (recrutement, annuel, ...) en marchant à l'extérieur, qui repensent les espaces de travail ; cela laisse supposer une entrée dans la réhabilitation du corps et des perceptions sensorielles…

Sens et direction : une opportunité d’envisager la finalité de nos actions…

Un des écueils rencontrés régulièrement dans la fonction RH est cette confusion entre expliquer et clarifier…

Donner du sens signifie aussi « donner une direction, une orientation » en entreprise…. Mais pour autant, est-ce simplement présenter une trajectoire et ses étapes ? En effet, le but ne nous dit rien sur le « comment », sur le chemin et le cheminement… S’agit-il simplement se contenter de bien faire son travail au nom de la direction proposée par l'équipe managériale ? Hannah Arendt recommande de « donner au travail une finalité plus digne », Condition de l’homme moderne (1958). Pour elle le travail est avant tout « un effort nécessaire de notre corps à la survie ». Elle le distingue de l’œuvre, qui désigne « le fruit de nos mains, qui permet de peupler le monde d’objets fabriqués ». Hannah Arendt valorise de manière plus essentielle l’action, qui se distingue du travail dans le sens où elle ne répond pas à une fonction utilitariste (gagne-pain), et en plus « elle ne produit aucun objet ». L’action modifie notre relation à autrui, au monde, et elle nous socialise, nous rend « animal politique » au sens aristotélicien, elle nous permet de nous individuer si nous voulons utiliser le vocabulaire actuel de la philosophie.

« C’est par le verbe et l’acte que nous nous insérons dans le monde humain, et cette insertion est comme une seconde naissance », affirme Arendt. Donner du sens au travail ici pourrait revenir à mobiliser non plus seulement des collaborateurs mais… des acteurs ! Collaborer vient du latin « cum labore » qui signifie travailler ensemble au service d’un projet qui n’émane pas nécessairement de notre volonté, de notre imagination. Des collaborateurs œuvrent donc ensemble et réalisent ce qui est demandé. Au contraire, des acteurs, au sens plein du terme, qui s’insèrent donc dans le monde humain, coopèrent… La coopération suggère la création, et donc l’idée que le projet émane de l’équipe, de l’expérimentation, de ce qui émane d’une situation perçue dans l’entreprise et qui nécessite une nouvelle réponse (que ce soit en production, en relation-client, dans toutes les pratiques où des constats sont élaborés qui invitent des changements. Coopérer a d’ailleurs pour racine latine… « operari » qui signifie « créer avec ses mains »…, nouvelle sollicitation de nos « sens ».

Ici, ceux qui donnent du « sens » sont ceux qui agissent et font face à une situation à laquelle ils apportent leur propre réponse, celle qui semble avoir le plus de sens à leurs yeux… Donner l'opportunité de donner du sens, c'est ici et aussi rendre les salariés acteurs....

Pour finir

« Donner du sens » n’est pas une idée managériale comme une autre… c’est davantage une invitation à solliciter des intelligences pour envisager de trouver un sens à un projet qui n’est pas celui des salariés, et qui n’est pas non plus celui des RH et des managers qui doivent aussi effectuer de nombreux effort pour se l’approprier. Doivent-il pour autant imposer le sens qu’ils ont trouvé aux autres ? Si l’on admet aussi que tous les salariés ne sont pas à la recherche de sens, difficile d’imposer une seule lecture.

Le mot sens présente une ambiguïté dans sa signification.. et si elle n’est pas envisagée, il semble inutile d’affirmer partout qu’on veut donner du sens au travail.

Si on estime que les salariés ne sont pas toujours en capacité de trouver eux-mêmes un sens à leur travail, pourquoi ne pas les inviter à en trouver un en encourageant l’expression, le dialogue, la verbalisation, en guidant le questionnement, bref, en les traitant en adultes ?

L’intervention philosophique affirme ainsi sa légitimité dans l’entreprise car elle assume l’ambiguïté des sens ; elle invite à accepter l'ambiguïté, l'incertitude comme il s’agit d’accepter cette vie, notre vie intriquée à d’autres vies, vie à laquelle il nous revient, à chacun, de donner un sens…

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