Enquête sur leur rapport au travail, leur niveau de satisfaction actuel, leur projection de carrière, leurs attentes à l'égard des entreprises.

Lancé en janvier 2024 par Lead Opinion auprès d'un échantillon représentatif de 2000 salariés, l'observatoire national dévoile un tableau complexe, où la résilience des salariés et leur souffrance sur leur santé et bien-être au travail, cohabitent avec des attentes fortes, notamment en termes de reconnaissance financière, de flexibilité du temps de travail, et de management humain et bienveillant.

L'état d'esprit actuel des salariés ambivalents : positif dans l'ensemble, malgré un bilan mitigé sur leur santé

L'étude a démontré une certaine complexité dans la relation des Français à leur travail. Au global, 78% des salariés ont du sens à leur travail, 73% considèrent que leur entreprise est une organisation où il fait bon travailler et 72% sont satisfaits de leur employeur. Avec ces indicateurs clés, le bilan sur leur Qualité de Vie au Travail semble assez positif, mais si 36% se déclarent motivés et 30% confiants, ils sont 20% à se déclarer épuisés et 19% stressés au travail. Ces 2 derniers scores nous interpellent, d'autant plus que 31% considèrent que leur entreprise n'est pas attentive à la QVT, au climat social et aux conditions de travail.

La charge de travail, tout 1er facteur de stress cité par 2 salariés sur 3

Pour les salariés se présentant stressés dans leur poste actuel, les principaux facteurs de stress identifiés sont la surcharge de travail (66%), la pression des délais (36%), et les relations parfois tendues avec la direction (31%). Malgré cela, l'équilibre vie professionnelle-vie personnelle est atteint pour 80% des salariés, et cette recherche d'équilibre s'inscrit comme une forte tendance : 80% des salariés expriment le désir de ne plus prioriser leur carrière au détriment de leur vie personnelle, la flexibilité du temps de travail est le 4e levier sur lequel les entreprises doivent agir. Ces chiffres soulèvent des questions profondes sur l'évolution de la culture du travail et son organisation.

L'environnement et l'épanouissement au travail : entre autonomie et satisfaction professionnelle

On note une forte satisfaction de l'environnement de travail à hauteur de 81%, avec des scores oscillants entre 76% et 92% selon le secteur d'activité. En parallèle, les salariés français bénéficient d'une grande autonomie dans l'accomplissement de leurs tâches (à 87%), élément primordial d'engagement pour une majorité d'entre eux. Les missions confiées sont jugées intéressantes par quatre collaborateurs sur cinq, tandis que des scores élevés sont observés concernant le sens au travail et le développement des compétences, même parmi les ouvriers. Au global, ce sont près de 3 salariés sur 4 qui ont plaisir à venir travailler.

82% des salariés sont fiers de travailler pour leur entreprise, mais avec une confiance mitigée en l'avenir

64% des salariés pensent que leur entreprise évolue positivement, 2 salariés sur 3 adhèrent à la stratégie de conduite et 70% ont confiance en leur avenir au sein de leur entité. Au final, ce sont ¾ des collaborateurs qui projettent de rester à moyen ou long terme dans leur entreprise, avec la conjoncture économique actuelle qui n'est pas étrangère à cette préférence de sécurisation de leur situation. Malgré cette projection, des attentes croissantes se font sentir en termes de politique de rémunération (57% de satisfaction sur la rémunération fixe), d'équité de traitement, de stratégie de marque employeur et d'attractivité. En effet, seulement 61% des salariés estiment que leur entreprise est attractive sur le marché et 62% considèrent qu'elle a une véritable stratégie de marque employeur. La perception de l'équité au travail révèle des disparités, notamment en termes de genre et de statut professionnel, soulignant l'importance d'une politique d'équité plus affirmée au sein des entreprises. Les entreprises sont ainsi invitées à revoir leurs politiques pour mieux répondre à ces attentes, en particulier dans un contexte de concurrence accumulée pour l'attraction et la rétention des talents.

Le Management et les relations professionnelles : l'humain au cœur des attentes

L'étude révèle que 3 salariés sur 4 sont globalement satisfaits du mode de management pratiqué au sein de leur service. Les 3 principales attentes des collaborateurs vis-à-vis de leur manager : en premier lieu, l'écoute et le soutien (46% de citation), en second, le traitement avec respect et bienveillance (46%), enfin, l' encouragement et capacité à motiver (39%). Le respect et la bienveillance arrivent en 1ère attente chez les moins de 25 ans (41%), tandis que les seniors de 45-54 ans attendent principalement de l'écoute et du soutien (49%) et de l'encouragement/motivation (43 %). On observe sensiblement les mêmes attentes selon la CSP. Ces postures attendues contribuent à créer un environnement de travail propice à la satisfaction et à l'engagement, et mettent en évidence l'importance de la mise en place d'une gestion humaine à la fois bienveillante et inclusive au sein des organisations.
La rémunération, 1er levier d'attractivité des entreprises

Dans le contexte actuel inflationniste préoccupant, il n'est pas étonnant de découvrir que les attentes des salariés en termes de rémunération sont fortes et se situent à différents niveaux : sur la rétribution fixe et variable bien sûr, mais aussi sur la clarté de la politique salaire mise en place, ou bien encore l'équité de traitement. Point majeur de l'étude, la rémunération est citée comme le 1er levier sur lequel les entreprises doivent agir, et le 1er choix de critère d'une future entreprise. Dans le détail, on note que l'appréciation sur la rémunération diverge fortement selon le genre (les femmes étant nettement moins satisfaites), avec 10 pts d'écart sur chaque question. Ce sont les professions intermédiaires les plus critiques, et les collaborateurs des grands groupes de plus de 1500 salariés avec des scores très en déçà sur l'équité et sur le niveau des primes et augmentations (score de 45%).

La carrière et la formation

72% des collaborateurs sont satisfaits de leur parcours professionnel au sein de leur organisation et indiquent recevoir la formation nécessaire pour progresser. A noter toutefois que 17% des salariés ne se sentent pas suffisamment formés pour réaliser leurs missions, et cela concerne 1/4 des collaborateurs ayant de 1 à 3 ans d'ancienneté et 20% des collaborateurs de PME de 250-500 salariés. Concernant le parcours de carrière, et en écho aux scores sur la rémunération, on note une différence d'appréciation importante de 11 pts entre les femmes (score de 66%) et les hommes (77%), avec en parallèle un accès à la formation pour progresser plus limité. 

La Génération Z et ses enjeux spécifiques

Les salariés de la génération Z, bien que plus engagés et motivés (82% de motivation dans leur travail au quotidien vs. 71% pour le score national), expriment à travers cet observatoire des préoccupations spécifiques liées à leur évolution de carrière, mais aussi à l'évolution de leur entreprise. Leur quête de sens au travail et d'opportunités de développement, de besoin de formation (29% de citation), souligne l'urgence pour les entreprises d'adapter leurs approches pour répondre aux attentes de cette génération montante.

Méthodologie de l'étude

L'enquête a été menée par Lead Opinion auprès d'un échantillon de 2000 salariés du privé et d'entreprises publiques, représentatif de la population salariée de ces 2 secteurs. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (par secteur d'activité, région, CSP, genre, tranche d'âge). Les marges d'erreur sur les scores annoncés sont au maximum de 2,3%. Les entretiens ont été réalisés par questionnaire auto-administré en ligne en janvier 2024. Lead Opinion dispose d'une synthèse détaillée de cet observatoire (+ de 200 scores) qu'il partagera sur demande.

Tags: Perception des salariés Travail Entreprise