Performance et évolution

Engagement : vive les organisations hybrides !

Extrait de People at Work 2025 sur l'engagement

L’étude d’ADP Research, "People at Work 2025", paraitra en France dans les prochaines semaines. Elle est basée sur les données d'une enquête menée auprès de près de 38000 adultes actifs, dans 34 pays répartis dans le monde entier. Elle offre une vision étendue des perceptions et aspirations des travailleurs, en explorant leurs ressentis, leurs réflexions, ainsi que leurs attentes envers leurs entreprises. Son objectif est d’aider les employeurs à relever les défis et saisir les opportunités à venir dans un monde du travail en perpétuelle évolution.

Nous vous délivrerons l’étude complète dès qu’elle sera disponible. Néanmoins, des rapports préliminaires nous permettent de vous en communiquer d’ores et déjà quelques lignes de force essentielles. Nous nous intéressons cette fois à l’engagement des salariés.

Qu’est-ce que l’engagement ?

ADP Research définit l'engagement comme « un état d'esprit émotionnel qui incite les individus à donner le meilleur d'eux-mêmes de manière durable. Cela signifie qu'ils s’investissement pleinement dans leur travail et qu'ils sont susceptibles de continuer à le faire. L'engagement est un indicateur clé. Les recherches menées ont établi un lien étroit entre le niveau d'engagement d'un salarié, sa productivité et la fidélité envers son employeur. »

Quelle est l’évolution du niveau d’engagement constaté ?

Dans le monde, 19 % de salariés se disent « pleinement engagés », en croissance d’un point par rapport à l’an dernier. En Europe, il est en baisse d’un point, à 17 %. En France, contrairement à certaines idées reçues, ce chiffre atteint 21 % (Il était seulement de 15 % en 2015).

Comme on pouvait s’y attendre, le rapport au collectif de travail influe fortement sur le sentiment d’engagement : à l’échelle mondiale, 52 % des collaborateurs qui estiment appartenir à une équipe performante se disent pleinement engagés, contre seulement 10 % dans le cas contraire.

Quels rapports entre l’engagement et le niveau de flexibilité ?

Si l’on fait un bilan : 64 % des travailleurs français interrogés déclarent travailler sur site tous les jours (en baisse de 3 points par rapport à 2023), 28 % ont adopté le mode hybride (en augmentation de 3 points) et seulement 8 % travaillent exclusivement à distance (en baisse de1 point). Il faut évidemment tenir compte du fait que pour la majorité des salariés (Près de 60 % selon la DARES et l’INSEE), le travail ne peut être effectué que sur site.

Globalement, les salariés du secteur tertiaire, davantage éligibles au télétravail et aux organisations hybrides, se disent être plus engagés (32 %) que les travailleurs qualifiés (15 %) et les ouvriers (11 %).

Les résultats de l’enquête montrent ainsi qu’il y a manifestement un lien étroit entre les possibilités de flexibilité du lieu de travail et le niveau d’engagement des salariés. Là encore, les chiffres sont éloquents : en France, ce sont les travailleurs en mode hybride qui sont les plus engagés (25 %, +4 points), devant ceux exerçant exclusivement sur site (21%, +5 points).

Il semble que ce soit avant tout l'autonomie des collaborateurs qui ait un impact significatif sur leur niveau élevé d'engagement. Une interrogation subsiste cependant : les télétravailleurs à temps complet ne sont que 11 % à se dire pleinement engagés. C’est étonnant, malgré une croissance de 2 points par rapport à 2023. On peut émettre une hypothèse : plutôt que la pure autonomie – qui n’est pas sans risque d’un certain isolement –, ce qui est aujourd’hui attendu par les salariés est peut-être plutôt une combinaison féconde entre des moments de partage et de synergie en présentiel… et l’autonomie de moments de concentration et de sérénité à distance. D’où le privilège dont jouit l’organisation hybride.

L’organisation hybride : le meilleur de la flexibilité attendue par la majorité

Il reste que c’est la possibilité même de la flexibilité qui emporte les suffrages : à l’échelle mondiale, l'étude montre que les personnes interrogées qui bénéficient d'une totale liberté de choix quant à leur lieu de travail, pouvant travailler sur place ou à distance sans aucune restriction, sont bien plus engagées (27 %) que celles soumises à des contraintes (16 % pour les salariés devant travailler un certain nombre de jours sur site chaque semaine). Cette tendance se confirme quel que soit le lieu de travail : ceux qui ont le choix, qu’ils soient sur site ou à domicile, sont aussi engagés que les travailleurs hybrides disposant de la même liberté.

Je laisse la conclusion à Carlos Fontelas De Carvalho, Président d’ADP en France et Europe centrale : « On remarque que ce sont principalement dans les secteurs d’activité où il n’est justement pas possible de choisir son lieu de travail, du moins dans la majorité des cas, que le taux d’engagement semble le plus faible. Le travail hybride semble privilégier le meilleur des deux mondes, avec une vraie flexibilité accordée aux collaborateurs tout en préservant le collectif et l’intelligence qui découlent des relations interpersonnelles. Mais l’équité entre les salariés est primordiale, et cette demande de flexibilité est exprimée tant par les travailleurs qui peuvent exercer leur métier à distance que par ceux qui ne le peuvent pas ».

Outils et Ressources

Découvrez tout ce que propose ADP : articles, mises à jour législatives, publications, rapports d'analystes, formations, évènements, etc.

Voir toutes les ressources

Vous pouvez contribuer !

Vous souhaitez partager une réflexion, une expérience, une innovation RH ? N’hésitez pas à prendre la plume pour contribuer à RH info !

Contactez-nous