Management et leadership en entreprise
Semaine de 4 jours : promesse tenue ?

Depuis sa mise en place en janvier 2023, l’expérimentation de la semaine de 4 jours chez Tutélaire est largement perçue positivement par les salariés. Mais pour tenir sur la durée, l’organisation doit encore évoluer.
La semaine de quatre jours, adoptée chez Tutélaire, séduit la majorité des collaborateurs. Bien-être, productivité, cohérence avec les valeurs RSE : les bénéfices sont réels. Pourtant, certains signaux faibles – surcharge, manque de dialogue – rappellent que cette organisation demande un ajustement constant.
Un bilan globalement très positif
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 97,5 % des répondants se déclarent globalement satisfaits de la semaine de 4 jours. Cette adhésion quasi unanime repose notamment sur un sentiment de bien-être renforcé. 61 % des salariés trouvent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et 83 % estiment que cette organisation a un impact positif sur leur vie privée.
Par ailleurs, la semaine courte aligne les pratiques internes avec les engagements de l’entreprise. 92 % des répondants estiment que ce modèle est cohérent avec les valeurs RSE de Tutélaire, et 68 % déclarent ressentir un renforcement de leur sentiment d’appartenance.
Productivité et engagement en hausse
Contrairement à certaines idées reçues, passer à quatre jours n’a pas nui à l’efficacité au travail. Au contraire, 36,5 % des salariés notent une amélioration de leur concentration, avec des effets positifs sur leur engagement et leur productivité. Pour d’autres (61 %), le niveau de concentration est resté stable, ce qui montre qu’au pire, la performance ne régresse pas.
La réduction du stress est également citée comme un bénéfice tangible : 19,5 % des répondants affirment en ressentir les effets, grâce au jour off supplémentaire qui permet un véritable temps de repos et de récupération.
Des bénéfices réels, mais des ajustements encore nécessaires
Si les avantages de la semaine de 4 jours sont indéniables, certains points méritent encore une attention particulière. 63 % des salariés indiquent qu’il leur arrive de travailler occasionnellement ou régulièrement sur leur jour de repos. Ce constat invite à rester vigilants quant à la répartition des charges, afin d’éviter une intensification des journées, un phénomène parfois observé dans les organisations ayant adopté ce modèle.
Ce phénomène concerne particulièrement les encadrants qui peuvent être amenés à travailler ponctuellement pendant leur jour de repos, notamment pour gérer des urgences ou soutenir leurs équipes. Un signal qui montre que l’organisation globale peut encore être optimisée pour gagner en fluidité.
Autre point à renforcer : le dialogue. Côté communication interne, 70 % des répondants estiment qu’elle reste stable, tandis que 20 % perçoivent une légère dégradation. Ces retours soulignent l'importance d’ajuster les outils collaboratifs, de revisiter les routines d’équipe et d’adapter les rythmes d’échange. Dans un contexte où les temps de présence sont réduits, la fluidité de la coordination reste un enjeu stratégique pour faire vivre pleinement cette nouvelle organisation.
Des pistes concrètes pour pérenniser le dispositif
Pour garantir la réussite de cette organisation sur le long terme, Tutélaire identifie plusieurs actions clés.
- Consolider les acquis
Il s’agit d’encourager les retours d’expérience entre salariés, via des ateliers ou témoignages. Cette démarche favorise la diffusion des bonnes pratiques et l’appropriation collective du nouveau rythme de travail.
- Accompagner les collaborateurs
Mieux planifier les charges, adapter les objectifs, proposer des outils ou formations à la gestion du temps sur 4 jours… autant de leviers pour éviter la surcharge. Le renforcement du dialogue avec les managers est également crucial, tout comme la mise en place d’initiatives bien-être (ateliers, pauses, espaces de ressourcement).
- Former les managers à piloter ce modèle
Le succès d’une organisation à quatre jours repose sur un management adapté. Il faut donc développer les compétences en gestion du temps, en accompagnement au changement et en animation d’équipe dans un contexte nouveau.
- Améliorer la communication interne
La transparence est essentielle pour embarquer les équipes dans la durée. Communiquer sur les ajustements décidés, partager les retours issus des enquêtes internes, valoriser les initiatives émergentes : autant d’actions qui renforcent l’engagement et la confiance.
Chez Tutélaire, la semaine de quatre jours est bien plus qu’un effet de mode : c’est un levier de transformation. Les résultats montrent qu’elle peut améliorer à la fois la qualité de vie et la performance collective. Mais comme toute innovation organisationnelle, elle nécessite écoute, agilité et accompagnement. La clé du succès ? En faire une dynamique vivante, et non un modèle figé.