RSE et bien-être au travail

Le travail permet de s’épanouir : oui, mais…

People at Work 2025

ADP Research vient de faire paraitre en France son enquête annuelle sur la perception des salariés au travail : « People at Work 2025 ». Elle a été réalisée auprès de presque 38 000 salariés dans le monde, de tous secteurs et tailles d’entreprises, dans 34 pays, dont 1 105 en France. Son intérêt réside notamment dans la comparaison avec les années antérieures successives. Une telle comparaison permet de dégager les tendances et les évolutions utiles à tous les professionnels de la fonction RH, en s’appuyant sur des données descriptives – bien que déclaratives – sur ce que sera demain le monde du travail.

Les lignes de forces qui se dégagent cette année sont multiples, et notre intention n’est pas de les aborder toutes aujourd’hui. Il y faudra plusieurs articles d’analyse, que vous retrouverez sur RH info au fil de leur parution. Nous nous intéressons aujourd’hui à la question du stress et de l’épanouissement au travail.

Un niveau de stress globalement en diminution…

On ne peut que s’en réjouir : après quelques années tendues – notamment à cause de la pandémie – le stress quotidien lié au travail a fortement diminué. En 2021, 19 % des salariés dans le monde affirmaient ressentir chaque jour un stress négatif. Ce chiffre est passé à 16 % en 2022, puis à 15 % l’an dernier, pour tomber aujourd’hui sous la barre des 8 %. Preuve que le climat général anxiogène plutôt croissant dû à la situation sociale et géopolitique ne s’est pas reflété tant que ça dans les organisations.

En France, nous sommes passés en un an de 19 % de salariés déclarant ressentir un stress quotidien à 11 %. Néanmoins, malgré cette amélioration, la France se classe dans le trio de tête des pays où les travailleurs sont les plus nombreux à éprouver ce stress quotidien, juste derrière… le Japon (14 %) et la Thaïlande (12 %) ! À l’inverse, les taux de stress les plus faibles sont observés… en Afrique du Sud et en Chine (3 %) ! Ce n’est pas intuitif, mais sans doute faut-il aussi tenir compte des cultures et des mentalités pour expliquer ces chiffres "déclaratifs".

A noter que les femmes présentent un niveau de stress supérieur à celui des hommes dans plusieurs pays, notamment en France, où elles sont 13 % à affirmer ressentir du stress au quotidien, contre 8 % pour les hommes. Les sources d’inégalités persistantes, notamment dans la charge mentale endurée, pèsent dans doute sur cette réalité.

Autre facteur explicatif éventuel : en France comme en Europe, 31 % des salariés se sentent constamment surveillés par leur manager (36 % dans le monde), et 28 % affirment se sentir jugés lorsqu’ils travaillent à distance. Heureusement, il parait que les modes de management évoluent peu à peu… Sic !

… mais de là à affirmer que le travail permet de s’épanouir…

Néanmoins, niveau de stress et épanouissement au travail ne semblent manifestement pas corrélés : on peut éprouver moins de stress, sans pour autant « s’accomplir au boulot », comme on dit. En France – comme en Inde – seuls 20 % des salariés se déclarent épanouis dans leur travail (Attention : 13 % des 18-26 ans) ! La palme revient à la Corée du Sud, avec 15 %, devant la Thaïlande (19 %). A noter, pour comparaison, que la moyenne mondiale se situe à 27 %.

Peut-être faudrait-il définir ce que l’on appelle “s’épanouir au travail”. Si cela vise le bonheur personnel, alors l’entreprise n’a que peu à y faire : c’est à chacun de trouver son équilibre et de donner au travail la place qui lui revient dans cette harmonie globale, ni plus ni moins. Si en revanche il s’agit des conditions du bien-être physique et mental sur le lieu de travail, avec des conditions d’organisation et de management permettant à tous et à chacun de déployer pleinement ses talents et son potentiel, alors cela relève bien de la co-responsabilité de l’entreprise.

Conclusion

Je laisse la conclusion à Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP France et Europe centrale : « Si les signes d’une baisse du stress quotidien au travail sont encourageants, le niveau d’épanouissement professionnel reste faible en France. Ce constat souligne l’importance du dialogue entre les managers et leurs équipes. Les managers de proximité jouent un rôle central dans la prévention du stress et le développement d’un environnement propice à l’épanouissement, car ils sont les plus à même de détecter les signaux faibles de désengagement ou une charge de travail inadaptée en échangeant chaque semaine avec leurs collaborateurs. Pour les accompagner efficacement, les organisations, et en particulier les services RH, doivent se doter des bons outils, leur permettant de se dégager du temps, par exemple en allégeant les tâches administratives. Cela leur permettra de se concentrer sur l’humain, d’écouter les équipes et de mener des enquêtes pour mesurer le stress réellement ressenti par les collaborateurs et leur niveau d’épanouissement »
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