Technologies RH

La perception de l’IA : entre réalité et fantasmes

Les perceptions de l'IA

ADP Research a fait paraitre en France son enquête annuelle sur la perception des salariés au travail : « People at Work 2025 ». Elle a été réalisée auprès de presque 38 000 salariés dans le monde, de tous secteurs et tailles d’entreprises, dans 34 pays, dont 1 105 en France. Elle permet de dégager les tendances et les évolutions utiles à tous les professionnels de la fonction RH, en s’appuyant sur des données descriptives – bien que déclaratives – sur ce que sera demain le monde du travail. Les lignes de forces qui se dégagent cette année sont multiples ; nous nous intéressons aujourd’hui aux perceptions variées – parfois contradictoires – des salariés face à l’I.A...

Vous avez dit « intelligence » artificielle ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut bien considérer que quand on parle d’intelligence artificielle, la fiction le dispute à la réalité ; non seulement parce que le terme même est trompeur, laissant imaginer un alter-ego entre l’homme et la machine, mais aussi parce que les dizaines d’articles, de romans et de films parus sur le sujet sont plus empreints de délires que de discernement effectif. Ils nous frappent dans nos émotions et laissent place à des croyances compulsives… pour ne pas parler des multiples théories du complot véhiculées par les réseaux sociaux. Il faut dire que l’I.A. prête le flanc à la pensée magique, tant il est aisé de confondre ses fonctionnalités époustouflantes… avec les fruits d’une réelle intelligence.

Une perception ambivalente

Résultat des courses : une méconnaissance assez générale sur ce qu’est vraiment l’I.A. et sur ses impacts possibles. L’étude d’ADP fait apparaitre que 44 % des répondants dans le monde reconnaissent ne pas savoir, à ce jour, comment l’IA va transformer leur travail, dont 12 % disent n’en avoir strictement aucune idée. 50 % des salariés dans le monde considèrent qu’elle aura un impact positif sur leur emploi dans l’année à venir, mais seuls 17 % d’entre eux en sont vraiment convaincus. 

Néanmoins, les salariés français – à l’instar de la moyenne des européens – ne sont que 8 % à craindre d'être remplacés par l'IA. 11 % affirment qu’ils ne savent pas comment l'IA va changer leur emploi et 11 % pensent que l'IA aura un impact positif.

L’IA suscite une forme d’ambivalence : elle est à la fois source d’enthousiasme pour son potentiel… et d’inquiétude quant à ses conséquences : 27 % des travailleurs qui anticipent un impact positif de l’IA sur leur emploi redoutent également qu’elle puisse les remplacer, et ils en subissent deux fois plus de stress que les autres.

Les conséquences de l’incertitude

Les conséquences ne se font pas attendre pour les plus inquiets : plus de 30 % des salariés qui pensent pouvoir être remplacés par une IA sont activement à la recherche d’un nouvel emploi, contre 16 % parmi ceux qui se disent moins préoccupés.

Les professions intellectuelles et les métiers du savoir sont naturellement les plus concernés, ainsi que les salariés les plus jeunes, effarés de constater la vitesse des évolutions en cours.

Comme le souligne Carlos Fontelas De Carvalho, Président d’ADP en France et Europe centrale. « L’impact de l’IA n’est pas seulement technologique, il est aussi émotionnel pour de nombreux salariés. Beaucoup perçoivent l’IA comme un levier de progrès, mais elle peut susciter aussi de l’incertitude. Les employeurs qui sauront reconnaître cette dimension émotionnelle, expliquer les implications concrètes de l’IA, répondre aux préoccupations et mettre en place des pratiques de formation et d’organisations seront les mieux préparés pour une intégration positive des nouvelles technologies dans le cadre de travail. ». Il ajoute : « Je pense réellement que les nouvelles technologies comme l’IA générative ont pour but de donner des capacités augmentées aux équipes pour gagner du temps, simplifier leur quotidien et les libérer des tâches chronophages, mais absolument pas pour les remplacer. L’IA permet d’automatiser des tâches, mais pas d’automatiser des emplois ! »

L’IA, malgré la performance incroyable de ses fonctionnalités, ne reste qu’un outil dans les mains de l’homme. A condition de bien en connaitre la nature, les limites et la portée ! Quant au grand remplacement des emplois évoqué par certains, il faut raison garder : « L’IA ne vous remplacera pas… mais une personne utilisant l’IA le fera sans doute ».

Il est donc temps de s’investir dans sa maitrise ; ce ne sera pas peine perdue !
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Se procurer l’étude complète : People at Work 2025

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