Dans votre ligne de vie, il y aura un avant et un après.

Parce que c’est dit : Vous quittez votre carrière actuelle, subtilement balisée.

Peuchère ! C’est un sacré twist aux yeux des autres !

D'ingénieur à boulanger. D'infirmier à spécialiste de la cybersécurité. De fonctionnaire à traducteur en langue des signes. De banquière d'affaire à artiste ... Waowwww !

Pour vous, c’est une bifurcation, un virage, un pas de côté, un nouveau cap ou même une rupture.
Pour quelques-uns, ça ressemble à un tête-à queue, une sortie de route, ou un crash magistral.

Vous voilà vaguement surpris de leur surprise !

A ce stade de votre mue, franchement, ça reste chaud pour vous ! Il y a des hauts et des bas ! De l’espoir et de la crainte. Vous gérez cahin-caha votre propre tempête intérieure. Et en plus il faudrait dorloter les autres ? Sans blague ? Ils ne peuvent pas vous lâcher la grappe ?

Hé non, ils ne peuvent pas. Nous sommes tous pareillement humains : bourrés d’émotions, et avec un cerveau en éternelle ébullition. S’occuper des autres est le prix à payer pour … « bénéficier » des autres. C’est le fonctionnement normal d’une vie sociale.

Des parents inquiets et dépités. Des conjoints avec un sentiment d'abandon ou même de trahison. Des amis secrètement envieux. Des collègues désapprobateurs.

Oui, votre changement de vie peut déstabiliser votre tissu relationnel et casser des dynamiques de groupe. C’est un défi de communication qui vous amènera à :

  • gérer des conseils non-sollicités,
  • réagir aux reproches,
  • affirmer et faire comprendre vos choix,
  • laisser passer des tonnes d’émotions (colère, déception, inquiétude ...)
  • digérer les croyances et idées reçues que l’on vous jette à la figure,
  • clarifier certains silences lourds de non-dits.

Pour faire tout cela, vous devrez prévoir deux phases :

1) Patience et de pédagogie

Pendant des semaines ou des mois, vous avez cheminé avec un mal-être, une vague « tentation de Venise ». Puis une idée a germé. Un projet. Une décision. Vous avez eu le temps d’en apprivoiser les multiples aspects, d’imaginer et prévoir quelques-unes des conséquences. Vous avez une vue d’ensemble. Vous êtes mûr !

Vos amis, votre famille, vos collègues … n’ont pas avancés au même rythme que vous, et avec les mêmes informations, loin s’en faut ! Il faudra les aider à vous rejoindre là où vous êtes. Qu’ils comprennent que, non, vous n’avez pas reçu un coup sur la tête et que votre décision est le fruit d’une sérieuse réflexion personnelle que vous pouvez et voulez partager avec eux, en leur donnant le temps de la métaboliser. Pour s’ajuster à cette nouvelle réalité, ils ont à parcourir un chemin assez similaire au votre, et ça prendra probablement un peu de temps. C’est la phase où vous répondrez à leurs questions et leurs objections par des explications argumentées. Vous devrez démontrer la cohérence interne et externe de votre projet. Ce sera d’ailleurs un bon test pour vous : qui sait, votre projet a peut-être encore quelques angles morts que ces échanges vont vous permettre d’éclaircir.

2) Faire crédit des bonnes intentions et rester « Gibraltar »

Passé le cap des explications et de la pédagogie, il est possible que le maintien de fréquentes attitudes d’inquiétudes ou de doutes de la part des mêmes personnes soit vexant pour vous. Irritant. Agaçant. Intrusif.

Car soyons clairs : vous n’êtes pas en train de consulter. Vous n’êtes pas en train de négocier. Votre décision est prise.

Il est donc temps d’être plus affirmé, et de refuser de rester éternellement dans l’explication, l’argumentation ou pire la justification. Solide comme un roc, positionnez-vous, et passez à la stratégie du disque rayé, une technique typique d’affirmation de soi .

Dans cette phase, en vous montrant compréhensif, vous allez encore et encore « accuser réception » des intentions positives, et renvoyer aux discussions précédentes. Parce que vous avez déjà dit ce qu’il y avait à dire, expliqué ce qui devait être expliqué. Donc, sauf info ou question nouvelle, il est temps de clore le débat et d’aller de l’avant. Il est temps pour eux d’accepter votre décision et d’entrer dans la nouvelle normalité de votre vie.

La formule « Accusé réception empathique » + « Disque rayé » se construit avec un reflet de ce que manifeste votre interlocuteur, additionné de l’expression de vos propres besoins.

Quelque chose qui peut ressembler à ça par exemple : « Je sais que tu t’inquiètes pour la rentabilité de ma nouvelle entreprise, et je te remercie d’être une si bonne copine. Je t’ai expliqué mon modèle économique, et comment je vais équilibrer les différentes clientèles sans mettre tous mes œufs dans le même panier. Si tu as de nouvelles questions, j’y répondrai avec plaisir. Et si je peux te rassurer d’une autre manière, il te suffit de me le dire. Et maintenant, j’aimerai aller de l’avant, j’ai besoin de mettre mon énergie dans le fait de chercher de nouveaux clients. OK ? »

Vous ne devez surtout pas disqualifier ce qui est dit, et encore moins disqualifier la personne qui s’exprime. Accusez réception, prenez note, faites crédit des bonnes intentions, montrez de la gratitude, posez vos limites.

Pour construire des relations positives, il vous faut du respect, être pris au sérieux et perçu comme un adulte compétent et autonome. Vos amis aussi. Tous vos besoins sont un miroir des leurs.

D’un point de vue relationnel, le virage de votre changement de carrière sera négocié en beauté, si vous réussissez à garder vos amis à vos côtés, tout en les maintenant à une juste distance.

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