Votre grand-père, fidèle à la même entreprise toute sa vie, n’aurait jamais songé à lui tourner le dos. En effet, il fut un temps où les employés étaient heureux de passer 30, 40 ans au sein de la même boite sans jamais rechigner. Un salaire qui augmentait tout doucement au fil des années d'ancienneté et quelques congés payés bien mérités étaient suffisants pour garantir l’allégeance des employés.

La réalité du monde du travail aujourd’hui est bien différente : quelques mois passés dans une entreprise, et on se trouve déjà à jeter un œil aux nouvelles offres d’emploi pendant la pause déjeuner. Il semble que l’herbe soit toujours plus verte chez le voisin.

Quel est l’impact de ces démissions à tout bout de champ sur les employés ? Quels sont les motifs qui les poussent à sauter d’un emploi à l’autre ?

Les équipes de Zety sont allées à la rencontre de près de 1000 employés afin de leur demander leur opinion sur les démissions qu'ils ont vécues. Voyons ce qu’ils ont à dire.

Démissionner : des émotions conflictuelles

Grande démission 

Selon le Dares, fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions en France a atteint un chiffre sans précédent : 520 000 par trimestre. En 2023, la tendance reste à la hausse avec près de 500 000 démissions au premier trimestre.

Ces chiffres vertigineux sont confirmés par les répondants à l’enquête : 93 % d’entre eux ont déjà quitté un emploi. La démission est donc une expérience quasi universelle pour les actifs français.

Mais comment sont vécus ces changements d’emploi ? Les larmes aux yeux ou avec une bouffée de soulagement ? Pour la plupart des répondants, les démissions sont une expérience positive : 48 % d’entre eux se sont sentis heureux après s’être fait la malle. Qui dit démission dit ouverture vers de nouvelles perspectives professionnelles, de quoi nous donner un coup de boost au moral.

Près d’un quart des répondants ont néanmoins avoué s’être sentis déprimés lorsqu’ils font leurs valises : quitter un emploi, ça veut aussi dire adieu à des collègues sympas ou un environnement de travail agréable. Parfois, cette déprime peut aussi être causée par la peur de l’inconnu : qui sait vraiment ce qui nous attend dans notre prochaine aventure professionnelle ? La peur du regret professionnel est une réalité pour beaucoup d’employés, et c’est peut-être pour cela qu’un quart des répondants ne crient pas sur tous les toits qu’ils ont quitté leur boulot.

Voilà pourquoi il est essentiel de prendre de la perspective : en demandant aux employés si, finalement, leur démission a été un bon choix pour leur carrière, 67 % affirment que oui. Après tout, à moins d’être poussés à la porte par une ambiance au boulot nocive ou un traitement injuste de la part des employeurs, les employés quittent un boulot parce qu’ils ont de facto trouvé une meilleure opportunité de travail ailleurs. Ergo : si vous avez trouvé un nouveau boulot qui vous offre de vrais avantages par rapport à votre boulot actuel, foncez. Vous ne risquez pas de le regretter.

Les causes de la démission

Raisons d'une démission 

Selon les études actuelles, les personnes aux salaires moins élévés, les jeunes diplômés et les femmes en général sont les trois groupes démographiques qui sont les plus susceptibles de faire du job-hopping, c’est-à-dire de changer de travail très régulièrement. C’est une tendance qui s’observe particulièrement chez les personnes de moins de 35 ans.

Qu’est-ce qui pousse alors ces personnes à être en perpétuelle recherche de la poule aux œufs d’or professionnelle et à pousser la porte sans regarder derrière soi ?

Selon les répondants à l’enquête de Zety, un salaire trop bas reste la raison numéro 1 qui pousse à démissionner. Un lieu de travail agréable, des collègues au top et un trajet au boulot raccourci, c’est bien, mais c’est ce n’est pas ce qui va payer le loyer à la fin du mois.

Le coût de la vie est bien différent de celui de l’époque de grands-parents. Alors qu’une famille de quatre pouvait vivre confortablement avec un seul salaire, beaucoup de jeunes aujourd’hui ont du mal à joindre les deux bouts. Quelques centaines d’euros par mois en plus peuvent vraiment faire la différence.

En deuxième et troisième position sont également cités comme raisons pour démissionner un meilleur boulot et un manque d’évolution professionnelle. Les job-hoppers veulent tout simplement étendre leurs horizons et s’assurer du développement de leur carrière.

À noter enfin, les romances au travail sont parfois ce qui nous pousse à vouloir discrètement faire ses valises : hors de question de mélanger vie personnelle et professionnelle, les liaisons intimes au travail restent encore taboues.

Conclusion 

Quitter un boulot n’est jamais facile, néanmoins de plus en plus banalisé. La plupart des Français, et surtout les plus jeunes, ne voient aucun problème à sauter d’un emploi à l’autre si l’actuel ne leur convient plus.

Après tout, pourquoi rester au même poste toute sa vie quand des centaines d’opportunités professionnelles nous attendent ? Les chiffres le montrent : quitter son boulot est, la plupart du temps, bénéfique pour une carrière.

Et si vous faites partie des malheureux ayant dû quitter leur boulot contre leur volonté, notamment dans le cas d’un licenciement, rassurez-vous : 64 % des répondants à l’enquête ont également affirmé que leur perte d’emploi contre leur gré a été une aubaine pour leur futur professionnel.

Le temps est à la flexibilité, tirez-en avantage !

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