Management et leadership en entreprise

Réinventer le management

Réinventer le management

L’agilité cognitive au service de l’entreprise

Dans un monde qui ne tient pas en place, un manager capable de jongler entre les imprévus et de garder le sourire s’impose comme un véritable atout. Loin d’être un simple concept, l’agilité cognitive s’inscrit au cœur de la réussite managériale : elle offre la souplesse mentale nécessaire pour faire face aux défis quotidiens et transformer chaque obstacle en opportunité.

Développer l’agilité cognitive chez vos managers : entraînez le cerveau à mieux gérer la complexité

Comprendre l’agilité cognitive

L’agilité cognitive, c’est l’art de s’adapter à toute vitesse quand les circonstances changent. Imaginez un chef d’orchestre qui, au lieu de suivre une partition figée, improvise au gré des nouveaux instruments qui apparaissent. Selon des recherches menées à l’Université de Stanford, cette agilité repose sur la plasticité neuronale : plus vous variez les façons de penser, plus votre cerveau se « reconfigure » et devient habile à gérer l’inconnu.

Les leviers de la plasticité neuronale

Notre cerveau adore sortir de sa routine, même s’il râle un peu au début. Affrontez des situations inédites, stimulez votre curiosité, expérimentez sans peur de l’erreur : chaque fois que vous faites un pas hors de votre zone de confort, vous renforcez votre circuit neuronal et gagnez en flexibilité. Dit autrement, si vous ne laissez pas votre esprit s’ennuyer, il continuera de se muscler.

L’entraînement par la pratique réflexive

Si l’agilité se nourrit d’action, elle se consolide par la réflexion. S’accorder un temps quotidien pour repasser mentalement ses décisions et analyser ce qui a bien ou mal fonctionné encourage la flexibilité cognitive. Les neurosciences l’affirment : ce recul volontaire, associé à une forme d’auto-évaluation, aide à ajuster plus finement ses stratégies. Vous devenez alors un « manager-caméléon », prêt à adapter votre vision en fonction du contexte.

Le rôle de la collaboration et de la diversité

Confronter ses idées à celles des autres constitue un exercice de gym cérébral particulièrement efficace. Dans une équipe hétérogène, chacun apporte une perspective différente, et ce bouillonnement intellectuel dope la créativité de tous. Une étude parue dans The Journal of Neuroscience montre que notre cerveau active des zones spécifiques liées à l’innovation lorsqu’il est mis au défi par des points de vue variés. En bref, plus on mélange les expériences, plus on élargit l’horizon des possibles.

Les bénéfices concrets pour l’entreprise

Un manager agile jongle avec les priorités sans tomber, sait bondir sur une opportunité inattendue et garde la tête froide en période de crise. Résultat : une entreprise plus réactive, capable de transformer la moindre turbulence en moteur de progrès. À l’ère des bouleversements constants, c’est un avantage concurrentiel de taille — et une façon plus inspirante de travailler.

Le faux ami : l’insécurité productive

À l’inverse, certaines approches misent sur la peur pour arracher quelques points de productivité à court terme. C’est le cas du système promu par Jack Welch, ex-PDG de General Electric, qui voyait dans la pression continue un levier de performance. Sur le moment, ça peut marcher, mais à long terme, on obtient surtout un stress permanent, une créativité étouffée et une coopération réduite à néant.

L’exemple de France Télécom illustre tristement les effets du management par la peur, où l’exigence de rentabilité crée une atmosphère délétère. Quand le climat d’entreprise devient toxique, l’agilité cognitive disparaît au profit de la survie à tout prix. En prime, la volonté de maximiser les synergies et les économies d’échelle finit par imposer une insécurité généralisée. Comme le souligne le professeur Peter Kruze, « Les gens commencent à bouger quand ils ont peur. » Mais cette frénésie laborieuse interdit toute prise de recul et enferme chacun dans des objectifs souvent inatteignables. Résultat : turn-over élevé, employés « fusibles » et servitude psychologique.

Nouvelles formes de management : de la raison d’être à la “bienformance”

Face à ces dérives, les modèles dits « à mission » ou humanistes montrent une autre voie. Ici, on parie sur l’autonomie, l’empathie et la responsabilité sociétale. Le bien-être au travail devient une stratégie gagnante : quand un collaborateur est épanoui, il est plus créatif, plus investi et plus enclin à relever des défis.

C’est l’idée de la “bienformance”, incarnée par Châteauform’ : en nourrissant un climat de confiance, on obtient à la fois bienveillance et performance. Le “servant leadership” y remplace la pyramide hiérarchique : les managers se mettent au service de leurs équipes, offrant soutien et protection pour que chacun ose expérimenter. Un schéma similaire se retrouve chez Klanik, où les rôles attribués s’appuient avant tout sur les centres d’intérêt réels des collaborateurs.

Bullshit jobs et quête de sens

On ne compte plus les critiques d’une organisation du travail qui fabrique des « bullshit jobs », selon l’expression de l’anthropologue David Graeber. La pandémie de Covid-19 a intensifié cette remise en question, en imposant le télétravail et en réévaluant les priorités de chacun. Désormais, on ne veut plus sacrifier sa santé ou son équilibre personnel à un job sans sens. On comprend alors que la confiance mutuelle et la liberté d’action sont des conditions essentielles pour favoriser l’agilité cognitive.

Des pistes pour stimuler le cerveau au quotidien

Bonne nouvelle : entraîner son esprit, ça se travaille. La méditation, le sport, ou toute activité intellectuellement stimulante (une nouvelle langue, un hobby créatif, etc.) renforcent nos connexions neuronales. Et du côté pro, il existe mille manières de sortir de la routine : espaces de dialogue réguliers, ateliers de réflexion collective, ou encore la mise en avant de « petites victoires » qui entretiennent la motivation.

Ancrer l’agilité dans la culture managériale

Changer de paradigme ne se fait pas en un jour, mais chaque pas compte. Pour bâtir une culture d’agilité cognitive, mieux vaut valoriser l’erreur comme une occasion de grandir, offrir un cadre sécurisant qui encourage l’initiative et mesurer régulièrement l’impact de ces actions (qualité de vie, créativité, performance globale) pour ajuster la stratégie.

À la clé, vous gagnez une résilience hors pair, une équipe soudée et inspirée, prête à relever tous les défis. Dans un monde où la quête de sens et la responsabilité sociétale ne sont plus optionnelles, miser sur l’agilité cognitive relève autant du bon sens que d’une vision pérenne. Et si réinventer votre management était finalement le meilleur investissement à long terme ?

Outils et Ressources

Découvrez tout ce que propose ADP : articles, mises à jour législatives, publications, rapports d'analystes, formations, évènements, etc.

Voir toutes les ressources

Vous pouvez contribuer !

Vous souhaitez partager une réflexion, une expérience, une innovation RH ? N’hésitez pas à prendre la plume pour contribuer à RH info !

Contactez-nous