par Le conseil et l’accompagnement R&D : la nouvelle carrière des ingénieurs
La France, forte d’une tradition bien ancrée, continue de délivrer plus de 35 000 diplômes d’ingénieurs chaque année. La mutation technologique initiée par le numérique continue de faire des progrès constants et rapides. Cette évolution exponentielle a fait évoluer les métiers des ingénieurs qui doivent aujourd’hui être capables de répondre en permanence à des problématiques nouvelles. C’est pourquoi les carrières des ingénieurs s’orientent de plus en plus vers le conseil, la recherche et l’innovation comme en témoigne le succès de nombre de PME et ETI, spécialisées dans l’accompagnement technologique des entreprises.
Les écoles d’ingénieurs font toujours partie des formations prisées des employeurs, et pour cause. En 2012 déjà, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs avertissait que la France aurait besoin de 40 000 ingénieurs sous cinq ans (1). Selon une étude récente de l’observatoire OPIIEC et d’EY, 60 000 postes par an seront à pourvoir jusqu’en 2021. (2) Avec 20,4% des ingénieurs de la promotion 2018 interrogée en 2019, les sociétés de conseil, les bureaux d’étude et l’ingénierie comme les ESN (Entreprises de Services du Numérique) constituent la première filière de recrutement. Le secteur suivant englobe l’industrie automobile, aéronautique, navale et ferroviaire, mais se trouve loin derrière, avec seulement 11,9% des recrutements (3).
Faisant écho à son édition précédente, le classement Universum 2019 expose les priorités des étudiants ingénieurs : un travail ambitieux & challengeant, une ambiance de travail agréable, une diversité des missions, etc. (4) La R&D, l’ingénierie et le conseil en technologies semblent répondre à ces critères et sont amenés à accueillir toujours plus de profils avec de telles aspirations. Dans le cadre de la Semaine de l’Industrie, le Gouvernement relevait notamment que ces sociétés d’ingénierie professionnelle, grands groupes ou PME, « ont pris une place considérable dans les économies modernes » (5).
PME : Diji au défi de la croissance
Lancée en 2014, Diji (6) se présente comme une société de conseil en innovation digitale et en réalisation de solutions informatiques. Elle agit sur l’ensemble de la chaîne de valeur et comprend dès lors une expertise qui intègre l’ingénierie et le conseil en technologies de l’information pour divers secteurs comme l’énergie, les loisirs, la banque etc. Ses productions sont faites sur mesure grâce au savoir-faire de son Diji Lab et concernent aussi bien des sites web complexes que des applications mobiles dont l’Internet des objets.
Selon les salariés, l’environnement est stimulant et l’entreprise, en pleine croissance, recrute. Sa collaboration avec les laboratoires digitaux internes de ses clients assure en outre la variété des missions de ses équipes et a fait ses preuves selon le directeur associé de Diji : « Nous avons rencontré des Responsables Innovation de grands groupes qui étaient très réceptifs à cette approche systématique d’itérations [qui] rejoignait celui des entrepreneurs que nous accompagnions depuis deux ans, vis-à-vis de leurs beta testeurs et investisseurs. » (7)
ETI familiale : Médiane Systèmes ou la « R&D externalisée de l’industrie »
Médiane Système est une ESN (Entreprise de services du numérique) active depuis trente ans. Pionnière dans les métiers de l’ingénierie, du conseil en électronique et informatique technique, elle accompagne les entreprises, principalement du secteur industriel, dans le développement et la mise en œuvre de nouvelles technologies. Son activité touche à des domaines multiples tels que les télécommunications, l’énergie, les équipements électriques, le domaine médical, avec par ailleurs des investissements en faveur de l’usine du futur. François Bertauld, son PDG, présente sa société en ces termes : « Nous sommes des partenaires privilégiés de l’industrie, au sens large, pour laquelle nous réalisons des missions extrêmement diverses, mais toujours d’une haute technicité. […] Aucune mission ne ressemble à une autre, et nos collaborateurs vont affronter à chaque fois des défis nouveaux auxquels il faudra apporter une réponse originale, conforme à l’identité et aux besoins du client. » (8)
C’est cette activité transversale, toujours à la pointe de la technologie, qui a amené François Bertauld à qualifier un des aspects de son métier comme la « R&D externalisée de l’industrie. » (9) Pour cela elle dispose d’un laboratoire qui forme en continu ses équipes aux nouvelles pratiques, langages et technologies. Recrutant en permanence du fait de sa croissance et de son potentiel de développement, Médiane Système se concentre sur les profils d’ingénieurs principalement de grandes écoles ou universitaires Bac+5 avec de bonnes qualités relationnelles au vu des missions et de la diversité des tâches. Mais Médiane Système sait que le marché du travail est très dynamique pour tous ceux qui sont pourvus d’un diplôme d’ingénieur. C’est pourquoi le management et l’accompagnement interne des collaborateurs sont essentiels pour ses dirigeants. « Nous avons à cœur de fidéliser nos collaborateurs. Notre taille humaine nous permet de faire évoluer les compétences et les carrières de nos collaborateurs en nous adaptant à chacun. Je porte cette ambition depuis 30 ans, et elle reste le fil directeur du management depuis l’origine : nous avons une véritable culture d’entreprise familiale. » affirme encore François Bertauld. (10)
Grandes entreprises : Aubay, le recrutement à l’épreuve de la diversification
Fondée il y a plus de vingt ans, Aubay compte 6 200 consultants dont 2 500 en France. La société fournit du conseil pour la transformation et la modernisation des systèmes d’information dans tout type de projet technologique. Son activité intègre progressivement le digital et propose des missions variées tant à ses ingénieurs qu’à ses consultants. Mise en œuvre d’une banque en ligne, développement d’applications pour des assureurs, gestion de fusion de filiales, évaluation de risques etc., ses marchés de prédilection sont la banque et l’assurance.
À l’instar de Diji et de Médiane Système, elle dispose elle aussi d’une cellule dédiée à l’innovation. En 2019, l’entreprise recrute 800 collaborateurs en France tant d’écoles d’ingénieur que de commerce ou de grandes universités, et son turn over élevé « de 25 points » n’altère pas sa capacité à affronter la diversité de tâches, selon son directeur général délégué Vincent Gauthier : « Mieux vaut un marché qui va très bien avec un challenge sur le recrutement de nos ressources qu’un marché qui s’effondre. » (11)
Les exemples au sein de chaque catégorie sont multipliables à l’envie. Ils montrent chacun à leur niveau que l’ingénierie s’intègre désormais dans l’univers du conseil et de l’accompagnement R&D. Ils mettent aussi en lumière que les entreprises qui connaissent les meilleurs développements sont celles qui ont su et savent encore tenir compte des aspirations des nouvelles générations d’ingénieurs, au cœur du monde technologique de demain.
(1) https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/09/28/jeunes-ingenieurs-vieil...
(2) https://www.usinenouvelle.com/article/l-ingenierie-francaise-en-danger-a...
(3) https://www.cge.asso.fr/wp-content/uploads/2019/06/2019-06-18-Rapport-20...
(4) https://universumglobal.com/fr/classements-etudiants-2019/
(5) https://www.semaine-industrie.gouv.fr/la-rd-ingenierie-et-conseil-techno...
(7) https://www.maddyness.com/2018/10/29/startup-diji-agence-digitale/
(8) https://www.medianesysteme.com/
(9) https://www.journaldeleconomie.fr/Francois-Bertauld-PDG-de-Mediane-Syste...
(10) http://www.economiematin.fr/news-ingenieurs-demain-analyse-francois-bert...
(11) https://www.labourseetlavie.com/strategie-et-resultats/vincent-gauthier-...