Ces derniers mois furent marqués par un nombre extrêmement important d’arrêts maladie. En France, entre janvier et juillet 2020, nous comptions une hausse de 33% du nombre de versements d’Indemnités Journalières (IJ). Souvent, pour le collaborateur, indemnité journalière rime avec sacrifice sur le salaire ; mais cela n’est pas toujours pas le cas, notamment lorsqu’une entreprise propose à ses collaborateurs la « subrogation » de leurs salaires.

La subrogation… qu’est-ce que c’est ?

Si l’on reprend la définition que nous fournit la Caisse d’Assurance Maladie, la subrogation de salaire est « le maintien du salaire du collaborateur pendant son arrêt de travail ». Néanmoins dans les faits il y a un autre aspect important à prendre en considération : la subrogation de salaire permet également à l’employeur payant le salaire du collaborateur de percevoir directement l’Indemnité Journalière de la Caisse d’Assurance Maladie.

Des avantages partagés

Les avantages pour les collaborateurs sont conséquents, surtout dans un contexte sanitaire instable ou les arrêts maladie explosent littéralement :

  • Ils ne se sentent pas pénalisés financièrement, puisque l’entreprise complète le versement de la caisse d’assurance maladie. L’assurance d’une continuité de versement de leur salaire au montant courant est indéniablement un avantage social direct, dont il faut que chaque collaborateur ait conscience. Cela pourrait constituer un point à part entière dans le Bilan Social Individuel.
  • Cela enlève un poids supplémentaire sur les épaules d’un collaborateur pouvant être dans un état de santé plus ou moins grave et subissant un arrêt plus ou moins long. On sait à quel point le stress financier est toujours un facteur aggravant dans ce genre de situation.
  • Un avantage social de cette nature, marquant clairement la solidarité de l’entreprise avec ses salariés — surtout dans un contexte aussi particulier —, influence certainement positivement la satisfaction et l’engagement des collaborateurs.

Il faut noter ici que la subrogation présente donc également des avantages pour l’entreprise, qui bénéficie directement et indirectement de l’avantage qu’elle consent à ses salariés : le coût total du désengagement — Voir l’évolution de l’IBET en 2019 — est parfois supérieur à celui d’arrêts maladie bien gérés, en bonne intelligence et confiance avec le collaborateur concerné. Et le contexte sanitaire inédit — avec les inquiétudes et les incertitudes qu’il véhicule — se prête au développement d’une solidarité bénéfique pour toutes les parties.

A condition que les IJ soient suivies et bien gérées

Pour cumuler ces avantages, encore faut-il que les entreprises fassent preuve d’une gestion des indemnités journalières solide, pour ne pas se retrouver dans un gouffre administratif et financier. En effet, la subrogation de salaire étant une sorte d’avance de salaire en l’attente d’un remboursement par la Caisse d’Assurance Maladie, l’entreprise se doit d’assurer un rapprochement rigoureux et efficace entre la CPAM et le collaborateur, afin d’éviter tout oubli de transmission de document et par suite des gaps dans la trésorerie. Méthode, sécurité et conformité sont donc de mise !

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