Le changement.

Des lignes et des lignes ont été construites à ce sujet. Et des conférences, des bouquins, des carrières, des business ... (beaucoup de business ...) des théories, des idéologies ... et même des sectes et des religions !

Rien de plus éternel que cette quête du changement et des clefs pour l'atteindre. Cela nous hante !

Authenticité, quête de sens, transformation, développement personnel, liberté, auto-détermination, choix de son destin, maîtrise de sa vie, responsabilité ...

Des mots et des formules qui se mêlent et s'entremêlent et nous laissent baba.

Et oui, baba. Parce que nous savons parfois parfaitement ce que nous devons faire. Et nous ne le faisons pas.

Manque de volonté ? Manque de connaissances ? Manque d'organisation ?

Ou bien l'inverse ? Trop de volonté, trop de connaissances, trop d'organisation ...

Naviguant entre auto-complaisance et auto-maltraitance, entre croyances magiques et infobésité, entre lâcher-prise et perfectionnisme.... On se fait du mal en voulant se faire du bien.

Imaginons (et ce n'est déjà pas une mince affaire), que nous sommes enfin arrivés à la configuration idéale, avoir : bien posé le problème ; établi le bon diagnostic ; trouvé la solution qui convient ; adopté la méthode pour la mettre en œuvre.

Ouf ! Nous y sommes presque ! Et pourtant ... ça coince ! ça résiste ! ça patine ! Pourquoi ? Hummm... c'est dans la tête docteur ?

Les 6 états d'esprit qui bloquent le changement

Vouloir réussir seul :

Aucun être humain n'est une île. Vouloir se dépatouiller seul de ses problèmes est sans doute admirable et moralement élégant, mais conduit souvent à une impasse. Seul, à la moindre difficulté, nous tournons en boucle dans notre tête comme des hamsters dingos. Nous nous mettons sous stress émotionnel faute de déposer le fardeau, faute de partager. Or verbaliser nos pensées permet de reconstruire nos raisonnements et d'en trouver la faille, quand bien même notre interlocuteur resterait muet comme une carpe hors de l'eau. Seuls, nous sommes aveugles (et pour cause) à nos angles morts. Le soutien émotionnel, le dialogue, la prise de distance intellectuelle... sont essentiels pour un changement réussi. De plus, bien communiquer avec nos proches en les « aidant à nous aider » est crucial.

Être bloqué par des besoins contradictoires :

En nous, chaque jour, différents désirs et différents besoins s'arbitrent plus ou moins harmonieusement. Quand il s'agit de faire un grand changement, l'équilibre peut devenir plus manifestement instable. La poussière sous le tapis resurgit !

Par exemple, ressentir un fort désir de liberté, et un grand besoin de sécurité. L'un paralyse l'autre. Quitter votre job pour voler de vos propres ailes, oui ! Perdre le salaire garanti et doré sur tranche, les horaires de travail aux petits oignons ... Groumpffff ... Et donc ... vous êtes bloqué dans la phase de souffrance ... ou de contemplation.

Espérer changer sans changer :

Changer tout en restant le (la) même, quelle délicieuse tentation ! Le beurre et l'argent du beurre ! Concept vieux comme le monde !

Se transformer, se métamorphoser, passe inévitablement par l'adoption d'un comportement différent, de cognitions différentes, d'émotions différentes ... Sauf que... parfois « se changer » peut-être obtenu par une méthode extérieure et/ou vue comme « provisoire ». C'est le cas de la chirurgie bariatrique, qui connait un fort taux d'échec quand elle n'est pas accompagnée d'un travail sur soi et sur son comportement. C'est le cas encore de régimes quand ils sont abordés comme un mal nécessaire avant un « retour à la normale ». Bien souvent, les mêmes causes produisant les mêmes effets, cette approche ne fonctionne pas.

Souffrir du vertige identitaire :

Ce qui nous définit est aussi ce qui nous enferme. A nos yeux et à celui des autres, nous avons un statut, des étiquettes, un rôle, une personnalité ... En sortir demande un travail intérieur et un effort d'affirmation de soi .

Si jusqu'à ce jour, vous étiez « l'ingénieur » à qui tout réussit et que vous voulez tout plaquer pour devenir « mécano » ... Etes-vous prêt à assumer cette nouvelle identité ? A la revendiquer avec fierté ? A être honnête avec vous-même ? A en assumer le coût ?

Être ligoté dans des conflits de loyauté :

Nos identités protéiformes peuvent nousconduire à des conflits de loyauté envers notre milieu, notre famille, nos amis ... Par exemple, quitter son milieu social ... Est-ce trahir ses origines ? Est-ce mépriser ses parents ? Comment rester fidèle tout en prenant son envol ? Comment continuer à aimer et à exprimer cet amour, tout en se séparant, en s'arrachant aux déterminismes et aux coutumes ?

Souffrir d'ambivalence face aux bénéfices :

La situation actuelle ne vous convient pas. Certes. N'empêche qu'elle a des bénéfices secondaires qui vous arrangent, au moins à la marge, sinon vous n'en seriez pas là. Peut-être avez-vous installé, puis gardé, cette situation inconfortable, car elle vous permet d'étouffer vos émotions, ou bien, pour « manipuler » les autres et les pousser à agir comme vous avez décidé qu'ils devraient, ou bien pour éviter le conformisme social (vive la “rebellitude” !), ou bien par confort financier ou confort relationnel ...

Lorsque nous sortons de ces nombreux tiraillements internes, alors nous sommes prêts. Nous sommes mûrs pour changer.

Tout semble se cristalliser et s'éclaircir. Les solutions qui étaient depuis des mois ou des années sous notre nez quittent notre subconscient pour jaillir en pleine lumière, et nous nous en saisissons à pleines mains.

Et nous nous exclamons avec un sentiment doux-amer de regret : « Mais pourquoi ne l'ai-je pas fait avant ? »

La réponse est simple : nous n'étions pas prêts.

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